[ Tribune ]: Le Congo-Brazzaville est-il pris en otage par des extrémistes ?

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Le décès de l’ancien président congolais Pascal Lissouba, vient de mettre en lumière, le mal dont souffre notre pays, c’est-à-dire, le recours systématique au repli ethnique pour défendre ses propres intérêts, au lieu et place de se comporter comme une nation unie, lorsque nous devons faire face à une situation de crise ou à la perte d’une personnalité importante qui aurait marqué l’histoire de notre pays.




En effet, 72 heures après l’annonce du décès du président Lissouba , nous assistons à une véritable guérilla de haine ethnique sur les réseaux sociaux, on a d’un côté un bloc d’extrémistes du pouvoir, qui ne retiennent de lui que les souffrances endurées pendant la guerre du 5 juin 1997 et qui se réjouissent de sa mort, et de l’autre côté, des extremistes défenseurs de l’illustre disparu, qui accusent le pouvoir de Brazzaville de l’avoir destitué par un coup d’État et qui rêvent d’une vengeance farouche en marchant sur les cadavres de ceux qui les ont chassé du pouvoir.




En vérité, je suis choqué par le déferlement de haine des extrémistes du pouvoir de Brazzaville envers l’ancien président congolais, car ces gens-là ont vraiment une mémoire sélective.
À les attendre, on dirait que seul le président Pascal Lissouba est responsable de la mort des populations civiles dans notre pays, ce qui est à mon sens loin d’être la vérité.
En effet, ce sont des extremistes très dangereux qui sont manipulés par le pouvoir de Brazzaville, qui les maintient dans une sorte de confinement mentale prolongé et uniquement basé sur les événements malheureux du 5 juin 1997.

D’autre part, il y a des extrémistes du camp Lissouba dont la plupart n’ont jamais lu son programme ni aucune de ses publications et qui en réalité ne comprennent rien de son projet politique ou de la vision politique incarnée par ce dernier.
En réalité ce qui les intéresse, c’est plutôt le projet relatif à la conquête du pouvoir en instrumentalisant la coalition ethnique créée à cette occasion.




Au final, nous sommes un pays où l’appartenance ethnique est plus fort que l’appartenance à la nation, nous sommes un pays où le clivage nord-sud est inscrit dans la mémoire collective de manière péjorative dans l’espace et dans le temps.

Cette anomalie mentale dont souffrent la plupart des Congolais est dûe au manque de niveau des dirigeants politiques du pays, qui focalisent sur ce concept pour se faire un nom à l’échelle nationale, pour qu’on se souvienne d’eux comme les représentants ethniques lors du partage des postes juteux au sommet de l’Etat.

Dans le même sens, le concept Nord-Sud n’est qu’une invention des gens faibles qui préfèrent esquiver le vrai débat d’idées ou de projet, oubliant qu’on ne peut pas faire un projet politique ou un programme politique par rapport à son village, sa région, sa religion et son ethnie.

Je dis ça suffit !!!
Nous ne pouvons plus accepter que le pays soit confisqué par les extrémistes des deux camp, il est temps de stopper cette situation de conflictualité permanente qui nous empoisonne la vie et qui continue à faire régresser notre pays sur tous les plans.
Si on veut que notre pays soit réconcilié, il faut dépasser la souffrance des « nôtres », pour voir, sentir et comprendre les « autres », il faut finir avec cette manie d’entretenir la haine entre les ethnies du Congo.




En vérité, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise ethnie, mais plutôt des hommes politiques qui instrumentalisent l’ethnie pour des raisons politiques et de convenance personnelle.
Je le dis parce que dans chacun de nous, il y a le bien et le mal qui cohabitent, et chacun décide de faire le mal ou le bien, indépendamment de son ethnie.

Pour moi, il est indécent et irresponsable de se cacher derrière la carapace de son ethnie pour se protéger des autres et d’assurer l’avenir de sa propre ethnie.

Basta ! Nous ne voulons plus des idéologies ethniques comme moyen d’accession au pouvoir dans notre pays, car les extrémistes des deux camps ont assez fait du mal au Congo, ils ont soufflé sur les braises de la haine dans le passé, et, ont déclenché des guerres avec des conséquences incalculables. Il est temps que nous les arrêtions, sinon ils auront gagné si nous continuons à entretenir cette haine dans nos cœurs.

Mais, si nous décidons d’être les messagers d’amour et de réconciliation pour que le mal qui s’est passé ne se répète plus, nous aurons montré que nous valons mieux que ceux qui ont provoqué des guerres civiles dans notre pays.
Zoba Casimir alias « ZAO « , disait dans l’une de ses chansons : « semons l’amour et non la guerre mes amis »
Il avait raison ! car je n’ai jamais entendu parler d’un pays qui s’est développé grâce à la haine et à la guerre.