Législatives en Espagne: la droite conservatrice en tête, mais le parti socialiste résiste

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Selon les médias espagnols, le Parti populaire (PP) remporte les élections législatives de ce dimanche. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sanchez arrive en deuxième position, au coude-à-coude avec les conservateurs emmenés par Alberto Nunez Feijoo. Le parti d’extrême droite Vox est troisième de ce scrutin. Aucune majorité claire ne se dégage pour le moment. 

L’Espagne s’attendait à une vague bleue, la couleur des conservateurs. Finalement, dimanche soir, aucun des camps ne peut s’estimer content de son résultat. Dans le camp des conservateurs, on était sûr d’obtenir un score plus élevé et de pouvoir, dans le pire des cas, former une coalition avec Vox, la formation d’extrême droite. C’est donc une victoire amère pour le Parti populaire (PP) qui remporte 136 sièges sur les 350 que compte le Congrès et voit la possibilité de gouverner s’échapper, sachant que Vox a été sanctionné par les électeurs espagnols avec seulement 33 sièges. La formation d’extrême droite perd ainsi près de 20 sièges. 

Le candidat conservateur, Alberto Nunez Feijoo, revendique toutefois sa victoire. « En tant que candidat du parti ayant obtenu le plus de voix, je crois qu’il est de mon devoir » de tenter de « former un gouvernement », a-t-il déclaré devant le siège du Parti populaire.

Les indépendantistes, faiseurs de roi

Dans le camp du parti socialiste, le résultat est légèrement meilleur que celui qui était annoncé avec 122 sièges. Mais loin de celui qui était espéré, notamment par le président du gouvernement Pedro Sanchez. Le PSOE va certainement tenter de former une large coalition avec Sumar, la formation d’extrême gauche qui a remporté 31 sièges, et avec les partis politiques catalans, basques et des îles Canaries. En rassemblant les scores de toutes ces formations, elles pourraient atteindre les 176 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue.

Le Premier ministre socialiste, Pedro Sanchez, s’est félicité du résultat et a affirmé que la droite et l’extrême droite espagnoles avaient été « battues » lors des législatives. « Le bloc rétrograde du Parti populaire et de Vox a été battu », a-t-il lancé devant des militants socialistes enthousiastes réunis devant le siège du PSOE dans le centre de Madrid. « Nous qui voulons que l’Espagne continue à avancer sommes beaucoup plus nombreux. »

C’était donc le soulagement plus que l’allégresse pour les militants du Parti socialiste ouvrier espagnol lorsque les résultats se sont affichés sur l’écran géant au siège du parti. Pour Pablo, ces élections ont été un coup de poker : « Je crois que Pedro Sanchez a sauvé sa peau et que nous allons continuer à avoir un gouvernement progressiste de gauche avec Sumar et peut-être une force politique de plus ». 

« C’est bien mieux que ce que j’espérais, mais on est face à un scénario compliqué car il va y avoir un amalgame de parti, et on ne sait pas vers où cela va nous entraîner », reconnaît Juan, calculette à la main. Carmen, une militante âgée de 75 ans, reconnaît également que cette nouvelle législature va être ardue : « Cela va être compliqué et je ne suis pas sûre qu’avec ces résultats, on va pouvoir tenir quatre ans ».

Le parti socialiste s’en tire bien mais il n’empêche que l’on va devoir affronter une situation compliquée pour gouverner en coalition.

Mais les discussions risquent d’être compliquées, sachant que les partis régionalistes ont pour habitude de faire monter les enchères dans ce type de tractation. L’Espagne se retrouve donc dans une situation très bancale et il n’est pas impossible que de nouvelles élections soient prochainement organisées afin de dégager une majorité. Les partis catalans ont déjà averti que leur soutien aux socialistes ne sera pas gratuit.