Gaza: une trêve précaire entre Israël et le Jihad islamique

Une trêve précaire est entrée en vigueur dimanche à 20H30 GMT entre le groupe armé palestinien Jihad islamique et Israël, après trois jours d’hostilités qui ont coûté la vie à 44 Palestiniens dont des enfants dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza.

Jusqu’aux dernières minutes avant le début de la trêve, obtenue grâce à une médiation de l’Egypte, l’armée israélienne a dit avoir mené des frappes sur des positions du Jihad islamique à Gaza « en réponse à des roquettes tirées » vers le sud du territoire israélien où les sirènes d’alerte ont retenti.

L’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a salué sur Twitter l’accord de trêve mais affirmé « que la situation reste très fragile ». « J’exhorte toutes les parties à respecter le cessez-le-feu. »

Le bureau du Premier ministre israélien Yaïr Lapid a affirmé qu’une trêve entrerait en vigueur à 23H30 locales, tout en soulignant que son pays « se réserve le droit de répondre fermement à toute violation ». A Gaza où il est implanté, le Jihad islamique a lui confirmé qu’il « cesserait les hostilités » à partir de cette heure-là, mais a aussi averti qu’il se réservait « le droit de répondre à toute (nouvelle) agression » israélienne.

La libération de deux prisonniers comme préalable à la trêve

L’État hébreu avait donné son accord pour une trêve sans condition en début de journée, mais le Jihad Islamique exigeait, comme préalable à la trêve, la libération de hauts responsables du mouvement récemment arrêtés par Israël, rapporte notre correspondante Alexandre Buccianti. On confirme au Caire que la solution trouvée pour convaincre le Jihad d’accepter la trêve est bel et bien l’engagement de l’Égypte à œuvrer pour la libération des prisonniers du mouvement islamiste.

Il s’agit de Halil Awawdeh, qui fait la grève de la faim depuis 150 jours. Et Bassem el-Saadi un gradé du Jihad islamique en Cisjordanie dont l’arrestation est à l’origine de la crise de ces derniers jours. Pour le reste, l’accord de cessez-le-feu prévoit le retour à la normale, notamment l’ouverture dès lundi des points de passage entre l’enclave palestinienne et Israël, explique notre correspondant à JérusalemMichel Paul.

44 morts à Gaza

Dimanche, 17 Palestiniens dont neuf enfants ont été tués dans les raids israéliens notamment sur Jabaliya, la ville de Gaza et Rafah, a indiqué le ministère de la Santé du mouvement armé palestinien Hamas, au pouvoir dans l’enclave sous blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Depuis le début vendredi de l’opération israélienne dans Gaza, « 44 Palestiniens sont tombés en martyrs dont 15 enfants » et « 360 ont été blessés », selon un dernier bilan du ministère, qui a fait en outre état d’immeubles entiers détruits dans les frappes.

Dans la journée et en soirée, le Jihad islamique avait lancé des salves de roquettes en direction de villes en Israël et de Jérusalem, mais la grande majorité ont été interceptées par le système de défense antimissiles israélien, selon l’armée. En tout, un millier de roquettes ont été tirées par le Jihad islamique. La moitié au cours des dernières 24h.

On entend les bombardements, hier soir notre immeuble a bien tremblé suite à une frappe qui était à plus ou moins un kilomètre. Et les gens n’ont plus accès à l’électricité que 4h par jour, et c’est un problème pour les services de base, surtout les hôpitaux qui n’auront plus la capacité de soigner les malades.