Depuis l’apparition de la pandémie du Coronavirus dans notre pays et ses effets dévastateurs, le Congo continue son chemin de croix.
On a coutume de dire qu’un malheur est souvent suivi d’un autre malheur ; c’est ce que l’on appelle la loi des séries. Le Président Sassou Nguesso a beau convoqué le ban et l’arrière ban de sa cour, la fumée blanche attendue par la majeure partie de notre peuple afin d’espérer une vie meilleure, se fait toujours attendre.
Pire encore, l’hécatombe environnementale qui se joue au large des côtes de la ville Pointe-Noire, ne laisse augurer d’aucune embellie dans les jours et les mois à venir. On comprend mieux pourquoi les différents responsables du PCT soient piqués de la tarentule quand la société civile congolaise exige des garanties écologiques et l’amélioration des conditions de vie des congolais.
Malgré l’embargo informationnel décrété par le gouvernement sur tout le secteur pétrolier, nous sommes en mesure d’affirmer que ce vendredi 04 juin 2020, le Congo notre pays et Pointe-Noire sa capitale économique, sont passés à côté d’une catastrophe dont personne ne peut imaginer l’ampleur aujourd’hui.
En effet, l’une des plateformes du permis pétrolier « Emeraude », gérée par les sociétés Perenco et CongoRep, s’est abimée en mer, dans l’indifférence totale des autorités.
Il convient de rappeler que c’est la société française Elf-Spafe, l’ancêtre de l’actuelle société pétrolière Total, qui était devenue Elf-Congo en 1969, qui a découvert et obtenu le permis Emeraude Marine, la même année. Ce n’est qu’au milieu de l’année 1971, que Elf-Congo avait démarré la production Emeraude Marine, une plateforme offshore c’est-à-dire une plateforme dont le forage pétrolier s’effectue en pleine mer. Cette plateforme, faut-il le rappeler, devait être amortie après 20 ans.
Aujourd’hui, la chute de cette plateforme vétuste, qui fait partie d’un parc de cercueils marins abandonnés au milieu de l’océan et qui exposent nos populations à de gros risques écologiques et environnementaux, devrait attirer l’attention des congolais quant au mépris des pouvoirs publics, de la vie des milliers de congolais, qui vivent dans la ville océane et dans les villages environnants.
Même si l’effondrement de cette plateforme n’a pas engendré une perte en vie humaine, il est important de signaler qu’il y’a sur ce site, à près de 100 mètres de profondeur, un puits pétrolier qui pourrait à tout instant exploser et produire des dégâts considérables.
Le gouvernement congolais, principal représentant des intérêts de notre nation et propriétaire de la plateforme décrépite et de ses sœurs jumelles qui menacent aussi de s’effondrer, pourrait-il dire à la communauté nationale et internationale :
– Pourquoi les sociétés pétrolières font elles courir des risques insensés à la population congolaise avec la poursuite de l’exploitation pétrolière sur des plateformes et des équipements totalement amortis ?
– Pourquoi ces équipements vieux de plusieurs décennies, et dont le cahier de charge prévoyait un démontage complet, n’ont-ils pas été renouvelés afin de permettre la poursuite de l’exploitation ?
– Est-ce que toutes les plateformes (celle qui s’est effondrée et les autres) sont-elles certifiées ? Si oui, par quel organisme ?
– Pourquoi l’état congolais ne met-il pas en place une commission d’enquête pour apporter la lumière sur cet accident ?
– Pourquoi le parlement ne se saisit-il pas de cette question ?
Les congolais se souviennent qu’il y’a deux mois, nous avons dénoncé un mensonge d’état et des manigances lugubres entre l’état congolais et la société pétrolière Perenco, autour d’un pactole (57 milliards de F CFA) versé par cette dernière au Trésor public.
En réalité, les 57 milliards empochés par le duo Sassou-Mouamba, correspondaient à une provision financière c’est-à-dire de l’argent constitué par Perenco en vue de la remise en état des sites à l’issue de l’exploitation, car l’application du code des hydrocarbures et du contrat de partage de production, prévoyait que l’opérateur pétrolier Perenco devait procéder au démantèlement des infrastructures pétrolières. Ce démantèlement devrait donc se faire selon les standards internationaux pour éviter la pollution.
C’est donc à la suite de ce contrat ténébreux, paraphé sous le contrôle d’un ministre des hydrocarbures virtuel, que le permis Emeraude devrait donc être exploité par Perenco et CongoRep (dont le capital est détenu à 59 % par Perenco et 41 % par la SNPC). Malheureusement, l’amortissement des équipements défectueux ne permet pas aux différents protagonistes de tirer profit des micmacs sordides et peu vertueux, cuisinés dans les officines de M. Denis Gokana.
Il est donc du devoir de tous ceux qui ont utilisé à mauvais escient les milliards prévus pour le démantèlement de ces équipements obsolètes, de trouver des solutions idoines qui permettraient de régler ce problème crucial car nous ne sommes pas à l’abri d’une marée noire ou d’une catastrophe écologique et environnementale, à court ou moyen terme.
A l’exemple des stupidités ubuesques du Ministre des démentis Thierry Moungala qui réfutait la mise en quarantaine de 90 agents de la SNPC qui travaillaient sur le site le Kunzi, la vérité montre aujourd’hui que le village Tchiminzi, qui compte près de quatre cents habitants et qui se trouve à quelques encablures de Kunzi, est à l’heure actuelle, le seul village confiné en République du Congo, à cause de la présence massive et régulière des agents de la SNPC contaminés au coronavirus.
A force de vouloir défendre une cause injustifiable et perdue d’avance, par une propagande officielle cousue par un raisonnement approximatif, le gouvernement de M. Clément Mouamba finira par créer des victimes innocentes.
Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen