une marche des sinistrés du 4 mars dispersée par la police

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La circulation a été quelque peu perturbée, le 7 décembre, en matinée sur l’avenue des Trois martyrs, à hauteur du quartier Dragage où des jeunes décidément mobilisés pour réclamer leur prise en compte dans le cadre du dossier du 4 mars 2012, ont été dispersés par les éléments de la force publique.

Selon des témoignages, des jeunes en majorité du quartier Kanga-Mbandzi, dans le 6e arrondissement, Talangaï, dont les membres du bureau étaient interpellés par la police et relaxés ensuite, projetaient d’organiser une marche ou un sit-in pour faire entendre leur voix. Ils ont brûlé des pneus sur la chaussée pour interpeller les autorités.

La gestion de la situation du sinistre du 4 mars 2012 est au centre des échanges entre le gouvernement et le Parlement ces derniers temps. Le député de Talangaï 2, Jean Claude Ibovi, a souvent attiré l’attention du gouvernement sur un dossier qu’il qualifie de « bombe à retardement ». La sénatrice Ikourou-Yoka a interpellé le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, le 3 décembre, au cours de la séance de questions orales avec débat au gouvernement. « Cela fait neuf ans que le drame du 4 mars 2012 a eu à causer beaucoup de dégâts.  A ce jour, nombreux de nos compatriotes sont sans habitation, les activités de certains opérateurs économiques, commerçants et autres sont aux arrêts. Ne pensez-vous pas que cette situation a trop duré ? », s’était-elle interrogée.

Dans ses réponses, le Premier ministre avait rappelé que le gouvernement n’était jamais resté indifférent face à ce drame qui a endeuillé le pays. En neuf ans, des allocations ont été données aux familles sinistrées, quelques maisons réparées et environ 8 500 milliards FCFA décaissés et payés aux commerçants de la zone. « En 2021, le gouvernement avait inscrit 1 milliard 360 FCFA, il est possible que ces fonds n’ont pas pu être débloqués pour des tensions de trésorerie, mais la volonté politique y était et nous avons encore inscrit dans le budget 2022, une certaine ressource. Ce ne sont pas les quelques cinq ou dix milliards FCFA que nous pourrons inscrire au budget qui nous emmèneront à régler définitivement le problème du 4 mars qui se chiffre à près d’une centaine de milliards FCFA », avait-il déclaré.

D’après Anatole Collinet Makosso, la gestion du dossier du 4 mars intègre désormais la dette intérieure dont le gouvernement a pris l’option de traiter dans un cadre global. Cette préoccupation a été inscrite, avait-il annoncé, dans le mémorandum des politiques économiques et financières qui est en cours de finalisation avec le Fonds monétaire international. Au travers de ce mémorandum, le Congo pourrait bénéficier d’une Facilité élargie de crédit (FEC) qui s’étendra sur trois ans. « Dans nos négociations, cela a été acté par nos partenaires. Au titre de l’année 2022, nous pourrons bénéficier de 201 milliards FCFA consacrés à la résolution de ces problèmes. Au bout de trois ans, de la période de la FEC, nous pourrons être sûrs de régler certaines situations…», avait-il conclu.