Tunisie: les ONG se mobilisent pour aider les migrants à Sfax et aux frontières

0
926

En Tunisie, de nombreuses associations se mobilisent pour aider les migrants à Sfax et ceux transportés de force aux frontières libyennes et algériennes, après une semaine de tensions dues à la mort d’un Tunisien dans une altercation. Dans un communiqué publié lundi soir, le président a déclaré que la Tunisie avait « donné une leçon au monde avec la façon dont elle a pris soin de ses migrants », mais a réitéré que le pays n’accepterait que les migrants en situation régulière. Selon les ONG, la situation des migrants reste très difficile.

C’est en s’adressant à ses 177 000 abonnés sur Instagram et YouTube que Louay Cherni, créateur de contenus et président de l’association Humetna, a démarré une campagne pour aider les Subsahariens chassés de leurs domiciles dans la ville de Sfax.

« Grâce à la plateforme que j’ai sur les réseaux sociaux, j’ai voulu faire passer le message déjà d’une information vérifiée : parce qu’il y a beaucoup de Fakenews et d’incitation à la violence, explique-t-il. Nous avons également mis en place une cagnotte pour parer au plus urgent : aider les personnes malades, les femmes, les enfants et agir à notre échelle. »

En moins de 24 heures, il a récolté près de 10 000 euros, une aide qui s’ajoute à la mobilisation de plusieurs associations tunisiennes comme celle des femmes démocrates à Sfax. Mais Naama Nsiri, présidente de la section régionale, alerte sur la situation actuelle des migrants qui vivent encore dans la rue :

« Pour moi la situation risque de s’aggraver et il est nécessaire que l’État intervienne pour trouver des solutions au moins temporaires notamment résider dans des logements collectifs. »

Le Croissant rouge tunisien a pu accéder à la zone frontalière avec la Libye : la majorité des migrants sur place ont été répartis dans des villes à proximité. Mais l’inquiétude demeure pour ceux transportés de force à la frontière algérienne, dont beaucoup d’ONG n’ont pas de nouvelles actuellement.

Les associations Terres d’Asile, l’Institut arabe des droits de l’Homme ainsi que la Ligue tunisienne des droits de l’homme ont publié un document conjoint rappelant en dix points l’urgence de la situation humanitaire pour les migrants et des recommandations pour tenter de régulariser certains migrants dans le pays.