Serge Diantantu, auteur de la BD sur Simon Kimbangu, est décédé

Cet illustrateur de bandes dessinées et livres jeunesse est décédé à Chartres, en France, le mercredi 1er juin dernier, à l’âge de 62 ans, un mois après sa date anniversaire du 4 mai

Né à Mbanza-Ngungu le 4 mai 1960 en République démocratique du Congo, Serge Diantantu  a d’abord suivi des études de menuiserie et d’ébénisterie, puis des Beaux-Arts à Kinshasa avant de devenir le dessinateur-caricaturiste et de renom connu dans le monde de la bande dessinée

À son arrivée en France, en 1981, il fait divers métiers, comme celui de décorateur pour la télévision et le cinéma à la Société française de production (SFP). Il travaille notamment pour les émissions de Pascal Sevran, Flavie Flament ou Christophe Dechavanne.

S’il a raconté l’histoire des grands hommes et femmes noirs sous la forme de documentaires, ou de fictions, ce qui l’anime depuis toujours, c’est la bande dessinée, un mode d’expression qu’il apprécie pour faire passer des messages sur des questions de société, comme l’esclavage, entre autres.

Il s’est notamment fait connaître pour Il fut un jour à Gorée, ou Mémoire de l’esclavage, dont cinq tomes sont parus.

Il a reçu deux prix : celui de la bande dessinée engagée à Lyon, en 2008, et le prix Fetkann de la jeunesse, en 2013, pour le tome 1 d’Homme noir, d’Afrique, d’Amérique et des Antilles.

Il est également auteur de plusieurs livres, essais et album BD dont « Femme noire, je vous salue », paru en 2008, « Mémoire de l’esclavage », « Homme noir d’Afrique, d’Amérique et des Antilles », « Simon Kimbangu » en tant que fondateur de l’église kimbanguiste auquel il a consacré trois albums, parus en 2002, 2004 et 2010.

Serge Diantantu était un habitué de la promotion de ses œuvres et a participé aux tables rondes au Salon du livre de Paris, plus précisément au stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo initié par les Dépêches de Brazzaville.

Dans le milieu des professionnels de la bande dessinée, des voix s’élèvent pour exprimer leur désarroi. Ainsi, l’artiste Al’Mata, qui l’appelait affectueusement « Mbuta », littéralement en lingala « Vieux ou grand-frère », a prononcé ces mots : « merci pour l’héritage que tu nous laisses à travers tes œuvres ; repose en paix ».