Sénégal : Ousmane Sonko investi candidat à l’élection présidentielle

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L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a été investi candidat à l’élection présidentielle de 2024, a annoncé vendredi son parti, en dépit de son éligibilité incertaine et peu après l’interdiction d’un rassemblement prévu samedi à Dakar pour officialiser cette candidature.

L’investiture a eu lieu jeudi lors d’une réunion de la haute autorité de régulation du parti Pastef, qui a validé les décisions issues des délégués des 46 départements du Sénégal et de la diaspora.

« Ce jeudi 13 juillet 2023, à l’issue d’un processus d’investiture transparent et démocratique, Ousmane Sonko, jouissant de l’intégralité de ses droits civils et politiques, est désigné à l’unanimité des suffrages exprimés, candidat de PASTEF-Les Patriotes (son parti) pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 », indique sa formation dans un communiqué transmis.

Ousmane Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible pour la présidentielle, selon avocats et juristes.

Pastef dénonce dans un texte l’« interdiction illégale » de la réunion de son candidat prévu samedi après-midi dans un stade à Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar. Le gouvernement de Dakar a annoncé jeudi dans un communiqué l’interdiction de ce rassemblement pour « risques de troubles à l’ordre public ».

« Nul ne peut empêcher l’investiture du Président Ousmane Sonko ainsi que sa participation à l’élection présidentielle du 25 février 2024 », dit le communiqué de Pastef.

Le 6 juillet, l’opposant a promis un « chaos indescriptible » s’il est empêché d’être candidat à la présidentielle, dans un entretien.

Sa condamnation a engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, qui ont fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l’opposition.

L’opposant n’a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême et compte s’exprimer vendredi, de chez lui, où il soutient être séquestré depuis le 28 mai.

Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a annoncé début juillet qu’il ne se présentera pas à la présidentielle de 2024.