En janvier 2019, le Sénégal a signé un protocole d’accord avec le Centre national d’études spatiales de France et Ariane Group. Les premières retombées attendues initialement cette année ont accusé du retard,notamment à cause des aléas de la Covid-19.
La République du Sénégal, à travers le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de l’Innovation, prévoit de lancer son tout premier satellite dans l’espace en 2023. C’est Gayane Faye (photo), le chef du laboratoire de télédétection appliquée de l’Institut des sciences de la terre (IST) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), qui l’a dévoilé dans un entretien accordé au journal sénégalais Le Quotidien. C’était en marge du Sommet Afrique-France tenu le vendredi 8 octobre à Montpellier en France.
Pour le lancement avec succès de son satellite, un nano-appareil destiné à l’observation de la Terre, le Sénégal a tablé sur deux phases : le développement des ressources humaines et la construction de l’équipement. Pour la formation des ressources humaines, « cela a commencé l’année dernière par l’envoi, au Centre spatial de Montpellier, de trois étudiants issus des écoles d’ingénieurs du Sénégal, pour faire un Master dans le domaine spatial », a déclaré Gayane Faye.
Selon lui, « cette année, il y aura dix personnes envoyées à Montpellier, 5 techniciens et 5 ingénieurs. Et ces étudiants vont travailler, à partir du mois de mars, sur le premier satellite sénégalais. Il s’agit donc d’étudiants formés dans les universités sénégalaises, qui viennent compléter leur formation appliquée dans le domaine spatial et qui vont fabriquer le premier satellite sénégalais à partir du mois de mars 2022 ».
Le satellite dont le Sénégal sera bientôt doté est le fruit d’un protocole d’accord signé en janvier 2019 entre le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le Centre national d’études spatiales de France et la société Ariane Group. Il prévoit, en plus du développement du nano-satellite, la conception, le développement et la réalisation d’un Centre pour les satellites de moins de 50 kg (CubeSat). L’objectif est de créer un véritable écosystème local de recherche scientifique et d’innovation industrielle dans le secteur spatial, en partenariat avec les universités et les entreprises.
Gayane Faye a indiqué que le nano-satellite sénégalais devait initialement être lancé en 2021, mais les aléas de la Covid-19 ont contraint à repousser cette opération en 2023. « Après ce lancement, on va aller vers des satellites plus grands, avec d’autres applications, les traitements et l’utilisation des données », a-t-il affirmé. Les données collectées par l’équipement contribueront à mieux combattre entre autres les feux de brousse, les inondations, l’érosion, et à développer l’agriculture.
Muriel Edjo