Pourquoi le Pape François a-t-il décliné l’invitation de Sassou de visiter le Congo ?

0
327

Le Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, avait effectué deux visites officielles, lundi 25 novembre 2024, au Vatican et à Rome, où il a conféré avec le Saint-Père, le Pape François, dans la matinée et l’après-midi, avec son homologue italien, le Président Sergio Mattarella, puis avec la présidente du Conseil des ministres d’Italie (Premier ministre), Giorgia Meloni. Cette visite s’était inscrite « dans la continuité des relations historiques entre l’Italie et le Congo, marquées notamment par la présence d’Eni Congo, fleuron de l’industrie pétrolière ». Néanmoins, le président congolais avait formulé le vœu de voir le Pape François visiter son pays le Congo, une invitation déclinée par le Vatican à cause des pressions fortes du pouvoir de Brazzaville exercées contre le clergé. Le Vatican est aussi au courant de la corruption des hommes de Dieu dans le seul but de les faire taire par le chantage sur des questions politico-sociales.

Au cours de sa rencontre avec le souverain pontife qui l’avait déjà reçu une première fois le 9 décembre 2013, le Président Denis Sassou-Nguesso « a exposé ses efforts pour résoudre la crise en Libye, dans le cadre de son rôle de Président du Comité de haut niveau de l’Union africaine ». En ce qui concerne la guerre entre la Russie et l’Ukraine, «il a réaffirmé la position de l’Union africaine et celle de son pays, le Congo, qui plaident pour une solution négociée ». Le Président de la république a également présenté l’initiative mondiale de la décennie d’afforestation et de reboisement, une démarche visant à protéger la planète contre les dangers du dérèglement climatique.

Denis Sassou-Nguesso a, ensuite, eu une audience bilatérale avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, accompagné de Mgr Miroslaw Stanislaw Wachowski, sous-secrétaire aux relations avec les États et les organisations internationales. Les relations entre le Saint-Siège et la République du Congo ont été évoquées. Les deux parties se sont concentrées sur la collaboration avec l’Église locale dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la protection de l’environnement.

L’échange d’opinions sur des questions régionales et internationales a fait ressortir l’importance de promouvoir le dialogue et la réconciliation entre les peuples.  Les deux parties ont également focalisé leurs discussions sur la mise en œuvre de l’accord-cadre signé entre le Congo et le Vatican en 2017.

Le Président Denis Sassou Nguesso  a, également, plaidé en faveur de la béatification du cardinal Émile Biayenda, une figure emblématique de l’Église catholique congolaise, assassiné en 1977. Une demande que le Vatican a jugé hypocrite dans la mesure où le président congolais est impliqué directement dans l’assassinat de ce cardinal. La question de la création d’un nouveau cardinal au Congo a été également évoquée et clarifiée par le Vatican qui exige la lumière sur l’assassinat d’Émile Biayenda.