« C’est tout simplement parce que nous avons une armée ethnique non structurée et bâtit pour protéger un régime et non le pays !» répond sèchement un officier de l’armée de terre en poste à Pointe-Noire. Les militaires angolais ont pris l’habitude de faire ce que bon leur semble sur le territoire congolais très conscients de leur supériorité à tous les échelons. Mais quand face aux civiles désarmés qui protestent contre le pouvoir, la même armée montre ses muscles.
Devenue le point de chute de tous les désespérés de la république, l’armée congolaise est la risée des civiles qui savent qu’en cas de conflit armé avec un pays voisin, ils seront obligés de se défendre eux-mêmes. Bâtit sur fond de tribalisme pour défendre un pouvoir acquis par les armes, l’armée congolaise a toujours assisté passivement à toutes les violations du territoire national par les militaires angolais.
Alors qu’elle a pour devise, la défense de l’intégrité territoriale, l’armée congolaise préfère regarder ailleurs que de chasser les militaires angolais quand ces derniers s’installent parfois des mois sur le territoire national. Même le clan Sassou habitué à les envoyer mater le peuple lors des manifestations vocifèrent partout qu’il faut privilégier une solution pacifique.
A Kimongo dans le Niari, les militaires angolais ont occupé pendant des mois une partie du Congo après avoir neutralisé tout un peléton congolais. Et à Brazzaville, c’était le silence total. Pourtant la même armée n’a pas hésité à tirer sur des civils à Pointe-Noire lors des protestations découlant du changement de la constitution et du vol de la victoire de Jean Marie Michel Mokoko à la présidentielle.
En réalité, l’armée congolaise n’est qu’une caisse de résonance qui ne peut tenir deux jours face à celle de l’Angola dans une confrontation direct. Le pléthore des généraux n’est que la conséquence des récompenses politiques dans l’instinct conservatoire du pouvoir.