Pointe-Noire, une ville pétrolière sans un véritable système de distribution d’eau potable

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La capitale économique du Congo est loin de ressembler à une ville et de capitaliser son apport à la république. 61 ans après l’indépendance du pays, les habitants de cette grande métropole de plus d’un million d’âmes ont encore recours aux forages et puits pour s’approvisionner en eau. Le système d’adduction d’eau est inexistante.

Au retour de Ouagadougou au Burkina Faso, le fils d’un dignitaire Congolais a compris la mauvaise foi de son père et autorités du pays qui sont incapables à ce jour de donner aux populations de l’eau potable. A Ouagadougou, ce fils de dignitaire a remarqué que l’eau et le courant ne sont pas un luxe dans ce pays contrairement au Congo pétrolier.

La LCDE ou ex SNDE reste encore une société archaïque dont les responsables n’ont toujours pas compris le sens du management. L’esprit dictatorial règne encore dans la LCDE, incapable d’attirer la clientèle et de la satisfaire. Un pays où on fait payer de force aux clients une consommation bi-mensuelle quand bien-même l’eau n’a pas coulé au robinet.

Les populations de la capitale économique du Congo se sont habituées aux forages pour contourner l’incompétence de la LCDE. Au quartier Aéroport par exemple, l’eau ne coule pas dans les robinets et les riverains se baladent avec les bidons de forage en forage. Certains font même du business en installant un système de distribution dans les quartiers.

A Tchimbamba, on assiste à des tours dans la fourniture de l’eau de la LCDE. C’est du lundi au jeudi que les riverains voient de l’eau coulée dans leurs robinets, mais payent pour une consommation mensuelle ( 30 jours ).

De nombreux quartiers de Pointe-Noire continuent d’utiliser des forages privés par manque d’approvisionnement en eau potable de La Congolaise des eaux (LCDE).

La qualité de l’eau des forages privés semble quelque peu impropre à la consommation, selon certains habitants de Pointe-Noire. Plusieurs d’entre eux soulignent que les propriétaires de ces ouvrages ne tiennent pas compte des mesures d’hygiène aussi bien dans la construction que dans la fourniture d’eau. « Depuis 2009, nous buvons l’eau des  forages. Après l’avoir recueillie, nous constatons un dépôt dans le récipient », a déclaré une ménagère du  quartier Nkouikou. 

En outre, les agents du service d’hygiène n’étendent pas leur inspection dans tous les quartiers de Pointe-Noire, selon certains observateurs. D’après nos investigations, on apprend que ces inspecteurs s’arrêtent au niveau des arrondissements 5 Mongo-Mpoukou et 6 Ngoyo. Le directeur de cabinet de l’ancien ministre  de l’Energie et de l’Hydraulique, de passage à Pointe-Noire, en 2019, avait  déclaré: « la prolifération non contrôlée des forages d’eau dans la ville est une menace de la nappe d’eau souterraine, par l’intrusion du biseau salé, synonyme de rupture de l’interface eau douce et eau saumâtre. En plus, ces forages sont souvent réalisés dans le mépris total des normes et pratiques universelles en la matière, exposant ainsi la nappe d’eau souterraine à la pollution  ».

 A en croire les explications de certains chefs de quartier, les forages privés deviennent une véritable activité lucrative : « Un bidon d’eau coûte 50 à 100FCFA. Ces forages sont parfois rarement lavés et certains propriétaires utilisent des tuyaux impropres ».  

Nombreux sont des  ponténégrins qui se demandent à quand l’eau de LCDE arrivera-t-elle dans leurs quartiers.  Par ailleurs, en ce qui concerne les forages non conformes, l’une des autorités en charge de ces questions déclarait en 2019 que le gouvernement, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, avait mis en œuvre un projet intutilé: « Cartographie des auto producteurs d’eau qui vise la mise en place d’un système de suivi et de contrôle de leur activité dans la ville de Pointe-Noire en vue de prévenir le risque de rupture de l’interface eau douce/ eau saumâtre ».