Le procès en flagrance de quatre policiers accusés d’avoir torturé à mort dans la nuit de jeudi à vendredi Olivier Mpunga, un jeune détenu de 32 ans, s’est ouvert lundi devant la Haute Cour militaire. La victime avait été arrêtée pour vol de voiture. À la barre, certains des prévenus ont reconnu avoir infligé à la victime un traitement inhumain.
Nzita Mananga, l’un des policiers, est passé hier aux aveux, sans remords : C’est moi qui, dit-il, ai reçu Olivier Mpunga à son arrivée à la direction des renseignements généraux et des services spéciaux, accompagné du plaignant Ikamba et d’un policier.
L’officier de police judiciaire a ensuite expliqué avoir, avec l’aide de ses collègues, ligoté Mpunga avec la chemise que ce dernier portait et lui avoir ôté son pantalon. Les sévices ont alors débuté. Difficile pour lui de nier les faits alors que les images ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux.
Selon Maître Peter Kazadi, impossible d’avancer l’argument du suicide : « Nous venons d’assister à l’audience. Les prévenus sont pratiquement passés aux aveux. Ils ont avoué lui avoir administré des coups. Nous, nous pensons beaucoup plus à un meurtre, sinon un assassinat. »
Pour les parties civiles, l’issue de ce procès en flagrance devra servir de leçon pour tous les autres hommes en uniforme qui croient pouvoir torturer en toute impunité.
« À travers la sanction que va prononcer la Cour militaire, cela pourrait avoir un impact positif sur les comportements d’autres officiers qui seraient tentés de de se comporter de la même manière », Maître Peter Kazadi.
L’audience doit se poursuivre ce mardi. Et le verdict est attendu dans un bref délai.