Parmi les maisons communes des neuf arrondissements que regorge la ville de Brazzaville, celle de Ouenze est transformée depuis quelques années, au centre des activités religieuses, où des églises de réveil se sont appropriées l’espace, assurément, avec l’aval de ses gestionnaires, qui ne sont autres que des commis de l’Etat. Cette pratique constitue à n’en point douter, d’après des populations de cet arrondissement, une manière de désacraliser les biens publics pour des intérêts mesquins.
Si certains peuvent l’appeler ‘’sanctuaire’’ aujourd’hui, d’autres par contre se réservent encore le droit de l’appeler Maison commune, juste parce que l’administration y est toujours fonctionnelle et occupe belle et bien ses locaux. Nous le savons tous, qu’administrer ses genres de structures qui possèdent un espace vide et d’une salle polyvalente, appelle logiquement au business de location pour secourir financièrement des besoins quotidiens que peuvent disposer l’administration. Mais pour le cas de la maison commune de Ouenze, s’en est une location de trop qui fait perdre à la rigueur la notoriété de cet édifice symbole et siège de l’arrondissement. Ce qui est un peu plus interpellant, c’est que cette location est beaucoup plus orientée qu’aux églises dites de réveil qui organisent régulièrement des campagnes d’évangélisation, des retraites et bien d’autres souvent des week end dans la salle polyvalente et le terrain vide avoisinant ladite salle.
Sur place, on y trouve même un podium bien installé de l’église de réveil CLIDIM (clinique de Dieu ministrie), donnant l’impression d’un contrat signé en bonne et du forme entre cette mairie et ses hommes de Dieu. Ce scénario qui se passe au vu et au su de toute la population, laisse à croire que le bénéfice de cette gestion frauduleuse en profite à un clan, qui pense que ce local est une épicerie familiale où la gestion doit leur revenir.
Outre cette pagaille dont les églises de réveil s’affichent au premier plan, occasionnée par les gestionnaires de cette mairie, il y on a aussi deux jeunes cordonniers, des sujets RDC qui se sont installés librement et tranquillement avec leur bénédiction dans l’enceinte de la commune et qui travaillent quotidiennement. Alors jusqu’où cet édifice public continuera à être sali devant le regard impuissant de l’administrateur-maire. Un autre cas aussi ridicule qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, c’est l’occupation anarchique de la rue Moudzombo, l’axe allant de la commune à la direction de l’Energie électrique du Congo juste au rond-point Koulounda. Un véritable marché de la vente des habits, en majorité des friperies s’est créé en occupant toute la voie. Des piétons n’ont plus le libre accès de circuler convenablement, des véhicules n’en parlant plus. Sur ce, la mairie est dans l’incapacité d’agir pour rétablir de l’ordre. Ces habits sont visiblement étalés pour certains sur le mur de clôture de la commune, d’autres à même le sol. « Nous savons que la mairie de Ouenze perçoit de l’argent aux commerçants de ce marché de fortune qui occupent visiblement l’espace public, au lieu d’aller s’installer dans les marchés domaniaux de Ouenze. Nous demandons à l’administrateur-maire de Ouenze de ne pas être complaisant et de faire déguerpir ce marché de fortune » a fait savoir un citoyen qui a requis l’anonymat.
Par ailleurs, outre la ‘’désacralisation’’ de la Maison commune de Ouenze et de l’occupation anarchique qui juxtapose ce local, ces mêmes antivaleurs sont monnaies courantes dans les ruelles et avenues de l’arrondissement 5 Ouenze. Par exemple dans les quartiers 56, 57, 58, l’espace public n’est pas du tout respecté, les garages et lavages de fortune naissent comme des champignons. De même, les stationnements prolongés sur les grandes artères empêchent la bonne circulation des usagers de la route et des paisibles citoyens. Finalement dans tout ce désastre, que fait la mairie de Ouenze ? S’érige-t-elle désormais en spectateur ou elle s’aligne dans le collimateur des corrompus ?
Quelques actions çà et là de la lutte pour l’assainissement qui se réalisent dans cet arrondissement sont loin de combler les attentes des populations, qui, pensent que leur commune est toujours sale et qu’il faudra d’énorme effort des pouvoirs publics, en commençant par sa propre mairie. Et pourtant l’opération « gardons nos villes propres » lancée par le ministre délégué à la décentralisation et au développement local met à contribution les maires d’arrondissement.
Arsène Minaka