L’intersyndicale du CHU s’oppose à l’octroi du prêt de 12 milliards de FCFA demandé à la BDEAC

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Au regard du climat social qui prévaut au Centre Hospitalier et Universitaire (CHU) de Brazzaville, l’intersyndicale a exprimé vivement son opposition ferme à l’octroi d’un prêt de 12 milliards de FCFA demandé par le CHU-B à la BDEAC tant que sa gestion reste dans les griffes de l’Unité de Santé Internationale du Canada.

L’intersyndicale du Centre hospitalier universitaire de Brazzaville (CHU-B), a dénoncé samedi 23 novembre dernier devant la presse d’importants détournements financier dans l’hôpital. Les syndicalistes pointent du doigt la direction de l’établissement et le ministère de la Santé.

Le détournement est estimé à près de 1,6 milliard de francs CFA (environ 2,4 millions d’euros). Les fonds détournés ont été décaissés du Trésor public au profit du CHU depuis avril 2018. Mais, tout cet argent aurait pris la direction du Canada, pays d’origine de l’actuel directeur général du CHU qui a pris ses fonctions il y a huit mois.




« Le CHU ne sera pas redressé »

« Le directeur de cabinet de Mme la ministre de la Santé [Jacqueline Lydia Mikolo, ndlr] est venu nous affirmer en plein comité de direction que cet argent avait été utilisé pour autre chose. Alors que de cette subvention [de près de 1,6 milliard de FCFA ndlr] devait découler l’achat des médicaments pour la pharmacie, des réactifs pour les laboratoires et des consommables pour la radiologie et l’imagerie médicale », déplore Victor Bienvenu Kouama, président de l’intersyndicale du CHU qui dénonce un détournement odieux.

L’intersyndicale du CHU demande aux autorités compétentes de résilier le contrat conclu entre le ministère de la Santé et l’Unité de soins internationaux du Canada ayant permis la nomination de l’actuelle équipe dirigeante de cet établissement de 700 lits. « Au bout de ces contrats le CHU ne sera pas redressé […]. Il y a bien des cadres au Congo qui ont des connaissances et des compétences et peuvent redresser l’hôpital à moindre coût », relève M. Kouama. En 2017, une polémique avait déjà eu lieu lorsqu’un audit avait détecté de nombreux dysfonctionnements dans le CHU de Brazzaville.




 Des fausses accusations pour les responsables du CHU

La direction du Centre hospitalier universitaire de Brazzaville a qualifié de « fallacieuses » les accusations de détournement de plus de 1,5 milliard de francs CFA (2,4 millions d’euros) formulées par l’intersyndicale. Il s’agit simplement de fausses accusations portées par des syndicalistes qui ont perdu des commissions et qui n’ont pas encore obtenu l’augmentation de l’âge de la retraite à 62 ans, contre 60 actuellement, rétorque Ulrich Judicaël Biez, directeur général adjoint du CHU.