François Bozizé de retour au bercail (à Kampala) après l’échec de la reconquête du pouvoir à Bangui.
La ballade de François Bozizé en Centrafrique où il voulait prendre le pouvoir, s’est soldée par un échec lamentable aussi bien pour lui-même que pour son commanditaire la France (très officielle), qui la soutenait dans cette entreprise avant de se rétracter après avoir constaté l’impossibilité de la réalisation d’une telle mission.
Ayant quitté l’Ouganda ni vu ni connu (via Paris où il aurait rencontré le président français) avant de se rendre à Bangui où son arrivée en surprit plus d’un dont le président Touadéra lui-même, le général 5 étoiles, François Bozizé, putschiste de son état et fier d’être considéré ainsi, avait pour ambition de retrouver le poste présidentiel qu’occupe (contre toute attente), depuis 2016, son ancien premier ministre, Faustin Archange Touadéra. Mais ce dernier qui s’est affranchi totalement de la pesante tutelle de Bozizé lors de son calamiteux premier mandat, a montré qu’il a bien assimilé la leçon (africaine) qui dit qu’on ne perd jamais une élection qu’on organise soi-même (même si c’est seulement 8% des électeurs qui votent comme en Côte d’Ivoire en décembre dernier).
Touadéra a appuyé là où ça faisait mal en manoeuvrant afin que Bozizé (qui était son principal rival) ne se présente pas. La rébellion qui était son Plan B qu’il a activée, n’a eu aucune possibilité réelle pour faire annuler le processus. Conclusion, la France mord la poussière devant la Russie car c’est elle qui avait fait partir Bozizé de Kampala après négociation avec son protecteur, l’ancien guérillero, Yoweri Museveni, pensant qu’elle réussirait à nouveau à faire de lui le président de la RCA comme en 2002 au prix de l’éviction du président démocratiquement élu de l’époque, Ange Félix Patassé. Ce dernier n’étant protégé par personne et surtout pas par les Russes, il perdit bêtement le pouvoir et plus tard la vie.
Après son double échec (politique et militaire), François Bozizé Yangouvanda ne se trouve plus en Centrafrique. Il a été exfiltré du Centrafrique pour le Congo-Brazzaville via le Cameroun, ce pays qui refuse de déstabiliser ses voisins même quand on le lui propose. A son arrivée à Bétou, le jeudi 07 janvier, le préfet de la Likouala, Gilbert Djombo Bomodjo, l’a reçu et lui a offert une maison et deux ou trois véhicules 4×4, sans oublier des militaires congolais pour sa sécurité. Il faut dire que l’ancien président est flanqué de quelques militaires ainsi que de ses enfants, qui combattaient, d’ailleurs, à ses côtés.
De retour à Brazzaville, le président, Denis Sassou N’Guesso, qui adore ce genre de situation dans la mesure où il enlève une épine du pied de Macron, ce que ce dernier saura, sans doute, apprécier en mars prochain quand Sassou, comme à son habitude, donnera de faux résultats qui le proclameront vainqueur à 2 h du matin quand tout le monde dort, ce Sassou a invité le président de la RDC à Oyo. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a accepté la proposition de Denis Sassou-N’Guesso, à savoir, ouvrir un couloir humanitaire en RDC, en faveur de François Bozizé Yangouvanda, pour que ce dernier puisse quitter la ville de Bétou, en passant par la RDC afin de repartir en Ouganda, chez son ami Yoweri Kaguta Museveni.
Sachant que Museveni soutient Bozizé, Kagame s’est naturellement rangé du côté de Touadéra qui n’en demandait pas tant.
Au moment où nous écrivons ces lignes, le tombeur de Patassé devrait déjà être en Ouganda. Quant aux Français, ils doivent proférer les insultes les plus mauvaises à l’endroit de Touadéra et de ses amis russes et rwandais, qui ont permis de rendre la mission de Bozizé impossible.
( avec Afriqueeducation )