Les jeunes Congolais et l’auto-entrepreneuriat, une équation parfois insoluble.

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Combien de jeunes Congolais possèdent les talents nécessaires pour faire prospérer leurs affaires ? Cette question mérite une attention particulière dans un contexte sociologique parfois marqué par la paresse. Prenons l’exemple d’un jeune Congolais de mon quartier qui a ouvert un mini-supermarché bien approvisionné. Étonnamment, il gère son commerce de manière très aléatoire, ouvrant et fermant sa boutique à sa guise.

Il est fréquemment absent et ne dispose jamais de monnaie pour rendre la monnaie à ses clients. À proximité, un Sénégalais, établi à cet endroit depuis 2004, possède également une boutique. Contrairement à son voisin, il est toujours présent. Il connaît presque tous les habitants du quartier et n’hésite pas à accorder de petits crédits de marchandises. En conséquence, c’est lui qui génère le chiffre d’affaires le plus élevé dans la zone.

Bien que cette situation ne soit pas généralisée, il est indéniable que la majorité des jeunes Congolais semblent privilégier le statut de « simba sacs » au service des ministres et dignitaires du pouvoir plutôt que de s’auto-employer. La plupart des jeunes diplômés nourrissent des ambitions de travailler dans la fonction publique ou d’occuper des postes politiques tels que député ou ministre.

De plus, les jeunes filles que nous formons dans notre restaurant semblent, pour la plupart, davantage préoccupées par la recherche de VIP parmi nos clients, aspirant ainsi à une vie plus facile.

A. Ndongo, journaliste économique et financier