Aussi étonnant que cela puisse paraître, la direction générale du trésor s’attache depuis plusieurs années les services d’une société de location de jets privés, propriété d’un monsieur de type arabe, à la tête d’une société de transport aérien au Congo.
L’Etat congolais ne pourrait-il pas confier ce type de transport spécialisé à une compagnie nationale à capitaux publics( Ecair ou Nouvelle Air Congo) voire à l’armée de l’air? Et pourtant, cette approche de préférence nationale publique pourrait constituer une bonne source de revenus pour ceux deux compagnies nationales, en panne sèche de trésorerie, y compris pour l’armée de l’air, qui dispose d’une logistique conséquente. Faut-il rappeler que lorsque ces deux compagnies étaient en pleine expansion, la direction générale du trésor n’a pas jugé nécessaire de faire appliquer ce principe de local (public) content.
Pourquoi le transport des fonds publics est encore la chasse gardée des sociétés privées appartenant à des sujets étrangers après plus de 60 ans d’indépendance?
En ce qui concerne le transport des fonds publics à l’intérieur du pays par voies terrestres, les comptables publics commis à la tâche s’exposent à d’énormes défis sécuritaires.
Pour la petite histoire, un convoi du Trésor public transportant des fonds avait été attaqué à Indo, près de Sibiti, chef lieu du département de la Lekoumou, en 1989, par un certain Soulou Kaya. Plusieurs victimes y furent enregistrées…
Tout autant, au sortir de la guerre dite du 05, un autre convoi, celui d’un cadre du trésor, en mission dans le septentrion, avait été attaqué par des bandits armés qui ont emporté l’argent destiné au paiement des salaires des agents publics de cette partie de la République.
Au regard de la montée en flèche du grand banditisme au Congo, le ministère des finances, à defaut d’utiser des moyens innovants de paiement électronique ou numérique( Mobil money par exemple…), n’est- il pas capable de se doter des moyens matériels appropriés pour assurer la sécurisation des fonds publics sur les principales destinations à l’intérieur du pays? La force pu blique ne pourrait-elle pas jouer ce rôle ?
La ligne de crédit relative à l’ acquisition des moyens roulants hautement sécurisés existe t elle? Si oui, à quelles fins est-elle utilisée? Par qui et pourquoi ? Peut-être, est-il judicieux que la direction générale du trésor en fasse désormais une priorité.
A. Ndongo, journaliste économique et financier