Le PCT de Sassou et Moussa a perdu son âme

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Les populations du Congo-Brazzaville ne se bercent plus d’illusions. Il y a belle lurette que le parti marxiste-leneniste fondé en 1969 par le commandant Marien Ngouabi et dirigé aujourd’hui par les camarades Denis Sassou Nguesso et Pierre Moussa ne pense plus, ne réfléchit plus et n’anticipe

Réunis le 1er juin 2025 à Brazzaville, les membres du bureau politique du Parti congolais du travail (PCT) ont pris deux actes s’inscrivant dans le cadre de son agenda 2025-2026, dont l’un portant création de la structure dédiée à la préparation et à l’organisation du 6e congrès ordinaire et l’autre instituant la cotisation spéciale pour le financement de ce grand rendez-vous (Les dépêches de Brazzaville ADIAC.com, 2 juin 2025). Rien que ça. C’est un peu court pour un parti au pouvoir et un parti de gouvernement, préoccupé par la candidature de Denis Sassou Nguesso à la présidentielle de mars 2026.

Noces virtuelles

Les membres du PCT, bouchon rouges épinglé sur le revers de la veste, exaltés et enthousiastes , arborant le drapeau rouge surmonté du marteau, de la faucille et de l’étoile jaune, peuvent continuer, comme ils le font depuis 1969 à la grande époque de Edouard Noumazalay, Claude Ernest Ndalla Graille, Ange Diawara, Moungounga Nkombo Nguila et Ngouabi à coller des rustines à un pneu trop usé. Cela permet peut-être de prolonger provisoirement la fiesta, à l’instar du mariage virtuel de Sandrine Bokilo, la fille de Lydie Pongault, après celui de Christel Sassou et Nathalie Bumba. Toutefois, cela ne règle pas le problème du Congo-Brazzaville rongé par l’ethnocentrisme, le népotisme, la gabegie, la malversation financière, le clientélisme, la concussion, la corruption, le favoritisme etc…

Banque Centrale

La crise des finances publiques, le scandale au Trésor public impliquant Armel Silvère Dongou « Zidane » et Stéphanie Gertrude Mouaya, la trajectoire budgétaire, la pénurie de l’eau et de l’électricité, le panier de la ménagère, l’inflation des produits alimentaires, le retard dans le paiement de salaires, des pensions et des bourses, la crise de la dette au niveau de la CEMAC , les érosions dans les villes, l’insécurité, le climat des affaires, la diversification de l’économie, le rôle des matières premières dans le processus de développement, l’atonie de la croissance, le prix du baril de pétrole annoncé à la baisse… , ces problèmes n’ont pas été débattus au cours de la réunion du PCT du 1er juin 2025. Pas plus la question de l’érection d’une Banque centrale congolaise à l’image de la Banque de France, débat initié par l’ingénieur et macro-économiste Val de Nantes sur congopage.com et congo-liberty.org.

La politique économique doit reposer sur deux jambes : la politique budgétaire et la politique monétaire. Le Congo-Brazzaville n’en a qu’une du fait de l’absence de politique monétaire. Pierre Moussa et Parfait Iloki n’ont-ils pas des hommes au PCT capables de débattre de la question ?

Benjamin BILOMBOT BITADYS