L’Argentine de Lionel Messi a décroché la troisième Coupe du monde son histoire au terme d’une finale à rebondissements qui a vu la France revenir de 0-2 à 2-2, puis à 3-3 dans la prolongation. Messi, auteur d’un doublé, a enfin réalisé son rêve ultime dans une finale qui s’est jouée aux tirs au but.
Quelle finale ! Quel scénario et quelle belle championne du monde fait l’Argentine. Oui, elle a failli tout perdre après avoir posé une main et trois doigts sur le trophée, mais elle aura montré plus dans cette finale que l’équipe de France. Les Bleus ont eu le mérite de réagir jusqu’au bout, poussant les Argentins à la prolongation, puis aux tirs au but, mais la bande à Messi n’a pas volé cette troisième étoile. Car l’envie, l’engagement, la faim, la force des milliers de supporters présents au stade de Lusail à Doha, celle des 45 millions d’Argentins, et les prières des centaines de millions de fans de Messi, l’Argentine avait tout ça en elle, ce dimanche 18 décembre.
Ce n’était pas l’équipe qui avait perdu son premier match dans ce Mondial devant l’Arabie Saoudite (1-2), ce n’était même pas celle qui avait surclassé la Croatie en demi-finale (3-0). Face à la France, l’Argentine a été une formidable équipe qui n’avait qu’un but, une mission, ramener la Coupe du monde 36 ans après celle gagnée par la bande à Diego Maradona.
Une équipe de France anesthésiée
L’Albiceleste de Lionel Messi est entrée dans cette finale face à la France comme dans une invitation à entrer dans l’histoire : sûre de sa force, de son destin. Les Argentins ont pris le match à leur compte dès les premières minutes, dominant les Français, dans l’engagement, l’envie, le mouvement. Ni la première frappe de Mac Allister, ni les déboulées de Di Maria n’ont eu le mérite de réveiller une équipe de France qui semblait anesthésiée devant l’activité débordante des Argentins. Le penalty logique, obtenu par Di Maria, qui s’est joué de Dembélé sur le côté droit, allait ainsi lancer définitivement l’Argentine avec l’ouverture du score de Messi (23e).
L’Albiceleste allait prendre cette rencontre par le bon bout et n’allait pas lâcher de sitôt, surtout quand Antoine Griezmann n’arrive pas à valoriser ses ballons, que Kylian Mbappé ne trouve aucun espace, et que Giroud n’est pas trouvé en attaque. En face, c’est le mouvement perpétuel, la conquête inlassable du ballon, la volonté de faire mal comme sur ce contre déclenché par Messi, prolongé par Mac Allister et conclut brillamment par Angel Di Daria au second poteau.
2-0, les Bleus doutent et cela va durer jusqu’à la 80e minute et le début d’un match qui va rester dans la légende.
Triplé de Kylian Mbappé, meilleur buteur du tournoi
Le premier tournant est sans doute ce changement argentin, lorsque Lionel Scaloni remplace Di Maria, le meilleur argentin à ce moment-là, pour Marcos Acuna, arrière gauche, pour fermer le match. Le second sera la rentrée combinée de Kingley Coman et Eduardo Camavinga (71e) à la place d’Antoine Griezmann et Théo Hernandez. Moins de 20 minutes pour revenir et pourtant les Bleus vont le faire. D’abord grâce Kolo Muani qui s’arrache pour aller provoquer la faute dans la surface et obtenir un penalty qui sera transformé par Mbappé. Ensuite par le numéro 10 français qui égalise six minutes plus tard d’une belle reprise de volée.
2-2, tout le monde se doute que la prolongation va arriver, mais personne n’imagine que cette rencontre va à nouveau jouer avec les nerfs des supporters des deux camps. Quand l’Argentine prend l’avantage pour la troisième fois dans cette partie par Lionel Messi (109e), au moment où elle reprenait également des couleurs, la France semblait être proche d’abdiquer. Mais une main de Gonzalo Montiel dans la surface permettra à Kylian Mbappé d’égaliser et de pousser les Argentins aux tirs au but, après avoir vu Randal Kolo Muani rater la balle de match (120+3). La suite ? Un arrêt d’Emiliano Martinez sur le penalty de Kingsley Coman, et un raté d’Aurélien Tchouaméni pour voir enfin l’Argentine être sacrée pour la troisième fois de son histoire (3-3; tab: 4-2).
Lionel Messi, meilleur joueur du tournoi, rejoint enfin Diego Maradona dans le cœur des Argentins. Kylian Mbappé a, lui, meilleur buteur de la compétition (8 buts), à 23 ans, et devient le premier joueur à inscrire un triplé en finale de la Coupe du monde, depuis l’Anglais Geoffrey Hurst en 1966.