La situation difficile des 32 auditeurs de justice bannis

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35 auditeurs de justice, victimes de l’injustice administrative entretenue par le gouvernement, sont d’attente lasse pour rencontrer le premier ministre, Anatole Collinet Makosso.

L’affaire des 35 auditeurs de justice a déjà fait le tour des administrations publiques. Même le Médiateur de la République, Hilaire Moutault, auprès duquel les auditeurs bannis s’en sont plaints, a essayé de faire entendre raison au gouvernement. Aussi étonnant que cela puisse paraître, aucune solution administrative de l’exécutif en perspective pour réparer le préjudice de ce qui s’apparente à une « injustice administrative qui pue abondamment la politicaillerie ».

Cela se passe en 2010, lorsque le gouvernement décide de procéder au recrutement illico presto de1000 magistrats, pour tenter de renforcer le ratio magistrats-populations. Pas question, vu l’urgence et les capacités de l’Enam du Congo qui n’accueille que 50 auditeurs de justice par an, de faire respecter la loi portant statut de la Magistrature, notamment le fait que: « … Le candidat à l’auditariat doit être… âgé de vingt et un an au moins et de trente cinq ans au plus… ».

Une « exception de l’exception », selon le langage juridique, qui permet à l’Etat congolais de solliciter l’Algérie, la France, le Cameroun, le Sénégal, le Maroc et le Bénin, comme futurs points de chute des auditeurs congolais appelés à y subir une formation. Malheureusement, après quelques promotions envoyées en formation dans ces pays, le processus s’est arrêté, faute d’argent.

En septembre 2020, le premier ministre, Clément Mouamba, reconnaît l’erreur administrative et décide d’ailleurs de sa réparation. Une décision est donc prise de procéder au recrutement des promotions en attente de formation. La commission interministérielle mise en place à cet effet déclare, après contrôle, 296 candidats éligibles, et 35 non éligibles pour un problème d’âge. Bizarre !

Aussi flagrant que cela puisse paraître, « parmi les 296 nommés auditeurs, il y a des amis qui ont aussi les âges en trop que l’on nous reproche », affirme, sans sourciller et preuves à l’appui, un auditeur du groupe des 35 bannis pour « dépassement d’âge ».

Un exemple, l’auditeur numéro 25, sur la liste dont nous avons obtenu copie, a bel et bien subi une formation au Sénégal avec un âgé de 51 ans! Plusieurs autres auditeurs, au vu de leur année de naissance sont également au-delà de l’âge requis. Le deux poids deux mesures fonctionne à merveille sur fond de parrainage politique pour les uns, et de rejet pour des auditeurs qui n’en ont pas pour les autres.

Où sont donc passés le principe de l’égalité devant la loi? De la non rétroactivité de la loi et des droits acquis ?

Autant de questions et preuves que voudraient apporter les 35 auditeurs de justice – un est déjà décédé des suites d’un Avc- au premier ministre Anatole Collinet Makosso. Lequel semble avoir signé un pacte de non-agression avec ses camarades politiques du pct.

Est-ce pour cette raison que les doléances des 35 auditeurs restent sans suite? Ne dit-on pas que:  » qui n’écoute qu’une cloche n’entend qu’un son »?

A.Ndongo, journaliste économique et financier