La Russie domine un marché du blé fragilisé par le conflit en Ukraine et le changement climatique

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Cela fait maintenant plus d’un mois que la Russie s’est retiré de l’accord sur l’exportation sur les céréales en mer Noire, bientôt dix-huit mois que l’Ukraine, l’un des principaux greniers de la planète, est le théâtre d’un conflit armé. Dans ce contexte, le cours du blé ne s’est pas envolé mais l’équilibre actuel est fragile.

Au total, 40% des échanges mondiaux de blé transitent toujours aujourd’hui par la mer Noire, rappelle le cabinet spécialisé Agritel, filiale d’Argus média. Malgré le conflit, la production de blé ukrainienne ne s’est pas effondrée, note Alexandre Marie, analyste en chef pour les marchés agricoles chez Agritel : « Force est de constater que les agriculteurs ukrainiens sont parvenus à produire. La production de blé devrait égaler, voire légèrement surpasser celle de l’an dernier, à près de 21 millions de tonnes ».

Russie, la grande gagnante

Vingt-et-un millions de tonnes, c’est tout de même 30% de moins que la dernière récolte avant l’invasion. Mais malgré tout, l’Ukraine parvient toujours à exporter, grâce à la mise en place de routes alternatives, par voie fluviale via le Danube, par camions ou par train. Mais le grand gagnant du conflit c’est la Russie : « La Russie réalise un record d’exportation de blé à près de 48 millions de tonnes. La Russie parvient à s’accaparer près d’un quart des échanges mondiaux de blé ».

Attention au réchauffement climatique

Grâce aux réserves faites l’an dernier, Moscou devrait être en mesure d’exporter près de cinquante millions de tonnes de blé cette année. Les 50 000 tonnes de dons de céréales promises par la Russie à six pays africains représentent donc à peine 0,1% de ce total. L’abondance de blé russe bon marché permet aux prix de se tenir, mais attention prévient Agritel, les bouleversements entraînés par le réchauffement climatique affectent la production au Canada, en Australie, en Argentine et rendent cet équilibre très fragile.