De retour d’un voyage officiel en Afrique, qui l’a conduite en Afrique du Sud, au Kenya et en Éthiopie, la vice-présidente colombienne Francia Marquez a annoncé vendredi 26 mai avoir conclu des accords de coopération économique et culturelle notamment en matière linguistique, « avec le swahili, à l’attention des Afro-descendants ou à ceux qui voudront apprendre cette langue » vernaculaire d’Afrique de l’Est. L’annonce a déclenché un tollé chez la droite conservatrice.
Devant les caméras de télévision, Francia Marquez a fait un bilan détaillé de sa visite officielle en Afrique. Le swahili a effacé tous les autres sujets : Marquez a annoncé que des professeurs colombiens iraient enseigner l’espagnol en Afrique et que des professeurs kenyans, notamment, viendront enseigner le swahili. « C’est important, a dit Francia Marquez, pour la construction de racines et de mémoire historique ».
Tollé raciste sur les réseaux sociaux. Dans les médias le débat a été un peu plus pondéré : « Les Colombiens parlent très mal anglais, pourquoi leur enseigner le swahili ? », s’est interrogé un ancien ministre de l’Éducation. D’autres critiques ont rappelé que les aïeux des Colombiens afro-descendants étaient des africains rendus à l’esclavage venus d’Afrique de l’Ouest et que le pays n’a donc pas de lien avec le swahili.
Les défenseurs du swahili ont fait remarque qu’il n’a jamais été question de le rendre obligatoire à l’école et que l’enseignement de cette langue africaine, même à petite échelle, ne peut que contribuera à internationaliser la Colombie, un pays encore très refermé sur lui-même.