Guerre en Ukraine: la Chine, nouveau théâtre d’un intense ballet diplomatique

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Pékin est la destination diplomatique à la mode, ces jours-ci. Selon la presse chinoise, la présidente de la Commission européenne et le président du Conseil européen pourraient s’y rendre dans les prochains mois. Et avant eux, le président biélorusse y est attendu mardi 28 février, suivi par Emmanuel Macron début avril. En toile de fond : le conflit en Ukraine et la position de la Chine populaire dans ce dossier.

Il faut y voir le signe que la deuxième puissance mondiale cherche à reprendre un rôle prépondérant sur la scène internationale et dans le conflit entre l’Ukraine et le partenaire stratégique russe de Pékin.

En recevant aussi bien le chef d’État biélorusse, Alexandre Loukachenko, que son homologue français Emmanuel Macron, la République populaire de Chine se place comme un acteur majeur du dossier ukrainien.

Ce dimanche, l’ambassadeur chinois auprès de l’UE, Fu Cong, a déclaré via le journal Global Times que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil, Charles Michel, pourraient venir, eux aussi, au premier semestre.

Quant à Vladimir Poutine, il a reçu fin février à Moscou Wang Yi, plus haut représentant de la diplomatie au sein du Parti communiste chinois, et en a profité pour déclarer qu’il espérait recevoir son homologue Xi Jinping, peut-être au printemps.

Un acteur majeur qui parle à tout le monde, donc, en opposition aux Américains. Sans surprise, ces derniers ont d’ailleurs réservé un accueil mitigé au document chinois publié vendredi sur la résolution du conflit en Ukraine.

Mais cette initiative chinoise a bel et bien été saluée par la France, par la Russie, et aussi par Kiev. Volodymyr Zelensky lui-même a jugé nécessaire de travailler avec la Chine et n’a pas exclu de rencontrer Xi Jinping.

Depuis plusieurs semaines, le régime communiste veut jouer sur les deux tableaux : d’un côté, un rôle de modérateur dans le conflit, et de l’autre, celui de soutien à la Fédération russe.

Dernier exemple en date, ce week-end, Pékin a entravé la publication d’un communiqué condamnant la guerre en Ukraine menée par Moscou, lors du sommet du G20 Finances en Inde.

Jeudi déjà, la Chine s’était abstenue lors du vote d’une résolution à l’ONU. Une résolution aux Nations unies qui exigeait un retrait immédiat des troupes russes, un an après le début de l’offensive en Ukraine.