Au Gabon, le procès d’Ike Ngouoni pour détournement de fonds publics, concession et blanchiment de capitaux s’est ouvert ce lundi 25 juillet. Responsable de la communication présidentielle gabonaise de 2017 à novembre 2019. Proche de Brice Laccruche Alihanga, il est en prison depuis près de trois ans.
Ike Ngouoni a comparu devant la cour criminelle spéciale à côté de son ancienne assistante. Les deux sont poursuivis pour détournement de fonds publics, concussions et blanchiment de capitaux. Selon l’accusation, durant les 26 mois de ses fonctions à la présidence, Ike Ngouoni aurait géré 7,2 milliards de francs CFA. « Vous êtes devant la Cour pour justifier votre gestion, vous risquez 20 ans de prison et une amende de 100 millions de francs CFA », a prévenu le président de la cour.
Vous êtes devant la Cour pour justifier votre gestion, vous risquez 20 ans de prison et une amende de 100 millions de francs CFA
L’interrogatoire a commencé par la provenance des fonds en question. « L’argent provenait d’un compte privé du chef de l’État », soutient la défense. « Du Trésor public également », rétorque le ministère public. Les débats sont houleux, l’audience est suspendue. À la reprise, la cour tranche : il s’agit des fonds publics. L’accusation est donc fondée.
Les débats se sont ensuite focalisés sur les bénéficiaires des fonds. Il y a des journalistes qui sont au Gabon et à l’étranger. « C’était pour protéger l’image du président de la République, défendre sa politique, sa femme et ses enfants », a expliqué à Ike Ngouoni. « Reverser de l’argent aux députés et aux opposants ? », demandent la cour. « C’était dans le cadre de mes fonctions de conseiller politique du président », s’est-il défendu. L’audience a été suspendue à 18h, elle reprend ce mardi avec les plaidoiries.