Emmanuel Macron arrive en Chine ce mercredi 5 avril. Troisième visite d’État à Pékin pour le président français avec, en toile de fond, la guerre en Ukraine. Xi Jinping est très proche de Vladimir Poutine. Le numéro un français va essayer de fixer des lignes rouges, sans grand espoir de faire évoluer les choses.
Ce déplacement est une parenthèse bienvenue en pleine contestation de la réforme des retraites. Emmanuel Macron ne risque pas de croiser des manifestants opposés à sa réforme. À plus de 8 000 kilomètres de Paris, le président français s’offre un bol d’air sur la scène internationale.
Se « reconnecter » avec la Chine, voilà le mot d’ordre parmi l’équipe de diplomates d’Emmanuel Macron. Car la guerre en Ukraine a refroidi la ligne Paris-Pékin.
L’entourage du président français se dit d’ailleurs « lucide », réaliste, sur ses chances de pousser Xi Jinping à s’éloigner de Moscou. Mais la France espère quand même trouver un « espace commun » avec cet acteur-clé dans le conflit. Emmanuel Macron devra dire ce qui se cache derrière cette expression diplomatique. Le chef de l’État français va surtout poser une ligne rouge à son homologue : pas de livraison d’armes à la Russie. Une « décision qui serait funeste », selon l’Élysée.
Emmanuel Macron ne sera pas seul à porter ce message. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, est du voyage. Un front européen pour tenter de peser davantage face au géant chinois. Avant d’atterrir à Pékin, il a aussi appelé Joe Biden. Le président américain est sur la même ligne pour pousser la Chine à faire un geste en faveur de la désescalade en Ukraine. L’Élysée espère au moins que le dirigeant chinois passera enfin un coup de fil à Volodomyr Zelensky.
Pour du concret, il faudra plutôt regarder du côté des contrats qui vont être signés avec l’importante délégation de chefs d’entreprises qui accompagnent M. Macron : EDF, Alstom, Veolia, Airbus, Danone… Les poids lourds de l’économie française. Des contrats seront signés demain. Tous les sujets vont êtres abordés, en plus de logique industrielle et de contrat, de négociations…
Des accords culturels seront également signés, un domaine beaucoup plus consensuel. Le compositeur Jean-Michel Jarre ou l’actrice chinoise Gong Li font partie de la délégation qui accompagne le président français.
Les droits de l’homme seront aussi évoqués avec le président chinois, assure l’Élysée, notamment le sort des Ouïghours emprisonnés qui ont des proches en France. Pas un mot en revanche n’est prévu sur TikTok, l’application chinoise soupçonnée par de plus en plus de pays de ne pas garantir la confidentialité de ses données.
