La campagne pour les élections locales du 23 janvier bat son plein. Porte à porte, caravanes, meetings… Parmi les candidats à Ziguinchor, en Casamance, dans le sud du pays, trois têtes d’affiche: le maire sortant Abdoulaye Baldé, le candidat de la majorité présidentielle Benoit Sambou, et l’opposant Ousmane Sonko, pour la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi. Le leader du parti Pastef qui a lancé un pavé dans la mare en proposant une monnaie locale pour la Casamance.
Une monnaie locale, pour quoi faire ? « Il ne s’agit pas de remplacer le franc CFA, cela n’a rien à voir » tranche Abdou Sané, coordonnateur communal du Pastef à Ziguinchor, qui souligne que les monnaies locales –ou complémentaires- « font partie du décor à l’échelle planétaire ».
« Près de 10 000 formes de paiement ont été identifiées en 2020 dans 198 pays » affirme de son côté la conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi. Selon ses responsables, « dans les régions périphériques dont la Casamance, l’économie domestique et les activités considérées comme informelles ne sont pas prises en compte », une monnaie complémentaire pourrait donc être un outil de « développement local par l’inclusion financière ».
Proposition « populiste », dénoncent les détracteurs d’Ousmane Sonko, voire « dangereuse pour l’unité nationale ». « Absurdité monétaire » renchérit la coalition de la majorité Benno Bokk Yaakaar dans un communiqué. « Une monnaie locale en Casamance ! Pourquoi pas au Saloum ou à Dialacoto ou encore mieux une monnaie pour chacune des 553 communes pendant que Sonko y est ? » s’exclame le responsable de la communication Pape Mahawa Diouf.
Un débat qui trouve un écho particulier en Casamance, région agitée par des velléités indépendantistes depuis maintenant quatre décennies.