Dolisie: des militaires parlant lingala tabassent à mort un vigile d’une station X-Oil

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Depuis le mois de mars, la ville de Dolisie (sud) est le théâtre d’incidents réccurents entre les forces de l’ordre et les populations de la capitale départementale du Niari. Le dernier incident s’est produit en début de semaine, quand un jeune vigile de la station X-Oil, en plein exercice de ses fonctions, a été violemment tabassé par des hommes en armes qui se disent être au-dessus des lois. Le tort de ce vigile, est d’avoir empêché un adjudant en civil, de se servir de l’eau dans un forage privé, placé sous sa surveillance dans l’enceinte de la station-service.




Que s’est-il vraiment passé ? Pourquoi une telle violence ? C’est la question que se pose la population de Dolisie. Un jeune vigile a été roué de coups par un groupe d’hommes en armes appélés COMUS alors que ce dernier, trempé dans son uniforme de travail, assurait la sécurité des installations de la station X-Oil de la ville préfecture du Niari.

 

Selon des témoins présents sur le lieu, le jeune vigile aurait  empêché à un adjudant en civil de se servir de l’eau dans un forage privé placé sous sa surveillance. Il ne pensait pas que l’adjudant allait autant s’acharner sur lui. Il a menacé et poussé violement le vigile par terre avant de tenter de remplir ses récipients de force.

Dans le cadre de la légitime défense et pour préserver sa vie et protéger les installations de la station X-Oil, selon son cahier des charges, le jeune vigile a riposté en lançant un coup de poing qui a blessé la bouche le policier qui n’a pas hésité d’appelé des renforts.




L’interpellation est très violente quand un groupe des militaires débarque à la station X-Oil. Sans chercher à comprendre l’objet de cet accrochage, il est frappé violemment à coup de crosse de fusil, piétiné, roulé par terre comme un ballon de foot et enfin, transporter manu militari au commissariat de Police puis placé en garde à vue.

Outre le fait que l’adjudant en civil avait été le premier à pousser par terre le jeune vigile, il a été imposé au vigile de supporter les soins de la blessure de l’adjudant à hauteur de près de 75000Fcfa, bien sûr que le jeune vigile doit se prendre lui même en charge après avoir été roué de coups, defiguré par les collègues de l’adjudant, incroyable mais vrai.

Le commissaire ayant fait le choix de calmer les deux parties pour clore l’incident, pas du goût du « puissant adjudant » qui promet d’envoyer le pauvre vigile terminer sa vie à la maison d’arrêt de Dolisie. Comme quoi, à Dolisie, la loi du plus fort est toujours la meilleure.




  Ci-dessous l’adjudant qui a pris un bon coup de point du vigile dans le cadre de la légitime défense du vigile poussé par terre pour avoir tenté d’interdire de se servir de l’eau du forage.

L’adjudant aurait semble t-il porté plainte au tribunal pour influer sur les juges aux fins de déférer le jeune à la maison d’arrêt comme il le promet, jugeant insuffisante la décision ou la correction qui a été infligée par ses collègues au jeune vigile.

Les informations selon lesquelles des responsables de l’application des lois commettraient à Dolisie des violations des droits humains inspirent depuis longtemps des inquiétudes persistantes des populations, qui sont également préoccupées par le faible taux de comparution en justice des responsables présumés, faute d’enquêtes indépendantes, impartiales et efficaces.

Source: Les Echos