L’ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Jean-Luc Malekat, est décédé le 15 avril à Nice, France, a-t-on appris de l’annonce faite à la presse par John Binith Dzaba, délégué général des Assises nationales du Congo.
Membre de l’opposition congolaise en France, Jean-Luc Malekat avait lu le discours d’ouverture des premières Assises nationales du Congo pour l’alternance démocratique tenues à Paris du 7 au 10 juin 2014, avec la participation, à l’époque, d’une frange des Congolais de la diaspora, des représentants des partis et associations du Congo et de celles domiciliées en Europe, des personnalités et amis du Congo.
Jean Luc Malekat est né le 25 novembre 1951 à Brazzaville, fils de Félix Malekat et Firmine Lezo, deux fervents catholiques décorés par le pape Jean-Paul II.
Sa scolarité s’est déroulée au gré des affectations de son père « Haut fonctionnaire » dans les différentes régions du Congo-Brazzaville. Il commence à l’école Saint-Vincent de Poto-Poto à Brazzaville et termine son cycle primaire à l’école officielle de Dongou, dans la région de la Likouala. Ses études secondaires se poursuivront d’abord au lycée Chaminade de Brazzaville, puis au Lycée de Kinkala, dans le département du Pool.
Pour ses études supérieures, il est admis à la faculté des sciences économiques de Rennes, puis à l’université de Grenoble, avec l’obtention d’un doctorat en sciences économiques. En même temps, il s’inscrit à l’Institut d’études commerciales de Grenoble et à l’Ecole nationale des impôts de Clermont Ferrand.
Début 1980, de retour au Congo, il intègre l’administration fiscale où il gravit tous les échelons : simple agent vérificateur, chef de division, chef de service, directeur central, pour devenir directeur général des Impôts en 1989.
En parallèle, il était chargé de cours à l’Université Marien-Ngouabi à Brazzaville et à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature où il enseignait les finances publiques et le droit fiscal. Au sein de l’Union douanière des Etats d’Afrique centrale, l’actuelle Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, il participe à l’instauration de la TVA dans les pays de l’Union.
Après la Conférence nationale souveraine s’étant déroulée du 25 février au 10 juin 1991, il devient secrétaire d’Etat chargé du budget dans le premier gouvernement d’André Milongo, puis ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, jusqu’au passage de relais à la présidence de Pascal Lissouba.
Au sortir du gouvernement, il réintègre l’administration fiscale au poste de simple agent vérificateur. Néanmoins, cela lui permet de collaborer, tant avec des cabinets privés dans différents pays africains pour des audits qu’avec les administrations fiscales, pour faire évoluer leur législation.
Dans le domaine politique au Congo, on se souviendra qu’il s’était engagé aux côtés de Paul Kaya, Bernard Galiba et Edouard Ebouka Babakas pour créer le MDS, parti inscrit dans l’internationale de la démocratie chrétienne. C’est dans ce cadre qu’il a eu à effectuer de nombreux déplacements en Amérique latine, dans l’Union européenne, et à participer aux Conseils des ministres des ACP.