Concertation politique d’Owando : l’ARD refuse de prendre part aux travaux

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L’Alliance pour la République et la démocratie (ARD)  que dirige Mathias Dzon a annoncé, le 19 février à Brazzaville au cours d’une conférence de presse, sa non-participation à la concertation politique d’Owando, appelant à la convocation d’un « véritable dialogue politique inclusif ».   

Selon l’ARD, plateforme politique de l’opposition, la décision du gouvernement de convoquer la concertation politique à Owando, dans le département de la Cuvette, du 3 au 6 mars prochain, a été prise sans consultation préalable de l’opposition. « Tant que la gouvernance électorale actuelle ne sera pas améliorée, nous ne pourrons plus participer à quoique ce soit. Le pouvoir nous a toujours roulés dans la farine à la veille de chaque élection », a souligné le porte-parole de l’ARD, Elo Dacy, à qui revenait la charge de rendre publique la déclaration du groupement politique.

Tirant les leçons des précédentes concertations politiques dont celle de Madingou, dans la Bouenza en 2020, l’ARD pense que la classe politique est invitée à Owando pour « avaliser, en contrepartie d’espèces sonnantes et trébuchantes, les décisions prises de façon unilatérale par le pouvoir, en l’absence des représentants de l’opposition », a prévenu Elo Dacy.

Dans le but de promouvoir des élections démocratiques, l’ARD a souligné la nécessité de refonder le système électoral. Ce qui passerait, entre autres, par la dissolution de l’actuelle Commission nationale électorale indépendante; l’élaboration d’une nouvelle loi électorale; la réalisation d’accord-parties d’un recensement administratif spécial. Elle réclame aussi l’introduction de la biométrie dans le processus d’identification des électeurs ; l’adoption d’une loi relative à un nouveau découpage électoral. L’ARD recommande également la neutralité réelle de la Cour constitutionnelle ; la mise en œuvre d’un financement public ; le plafonnement des dépenses électorales; la suppression du vote militaire anticipé.

« L’opposition congolaise doit se rassembler et exiger du pouvoir la tenue, en urgence absolue, d’un véritable dialogue politique inclusif, seule et bonne solution pour sortir le Congo de la crise multidimensionnelle qui l’étrangle… Hors de cette voie, il n’y a point de salut pour notre pays », a conclu la déclaration.

Interrogé sur la voie du boycott choisie par sa plateforme, Mathias Dzon entend lancer un appel aux autres partis politiques pour ne pas aller à Owando. « Allons au dialogue national inclusif en mettant en place une commission préparatoire, en définissant l’ordre du jour, le règlement intérieur des travaux et la durée du dialogue afin de passer en revue tout ce qui concerne la vie des Congolais. Si le pouvoir refuse, nous n’irons ni à Owando ni aux élections de juillet », a déclaré Mathias Dzon.