CHU-B : 250 agents ( médecins et infirmiers) ont de faux diplômes, 120 salariés sont fictifs

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Dans tout pays, un centre hospitalier universitaire est la référence, sauf au Congo, où, il est devenu la vraie crainte des patients. Le CHU de Brazzaville se fait appeler d’ailleurs CHTUE par les populations. Avec la nomination et démission d’un canadien à sa tête, on apprend aujourd’hui que 250 agents ont des faux diplômes et opèrent en toute tranquillité.

Sylvain Villiard, de nationalité canadienne, nommé en janvier 2019 directeur général du centre hospitalier universitaire de Brazzaville qui vient de démissionner s’était vite rendu compte de l’environnement malsain dans lequel il évoluait. L’unique CHU du Congo a toujours été un terrain mafieux où règnent différents clans.

Cette mafia est composée de la direction, des syndicats et du personnel sans oublier la mairie de Brazzaville qui gère la morgue. Si à Pointe-Noire par exemple, les familles sont libres d’acheter un cercueil où bon leur semble, à Brazzaville non.

Certains cadres de la mairie ont crée des menuiseries et ont le monopole dans le secteur. L’ex maire de la ville aujourd’hui en prison pour détournements de fonds publics avait déclaré sur la chaîne nationale que la morgue représentait le poumon financier de son institution.

Depuis sa prise de fonction, le nouveau directeur du CHU faisait face aux syndicats qui ont vu leurs privilèges et magouilles coupés. Une transaction d’un milliard au Canada leur a poussé  d’exiger sa tête.

 A son tour, le directeur était monté au crénau par la dénonciation de 250 médecins et infirmiers qui ont présenté des faux diplômes lors des recrutements. Un fait qui ne laisse personne indifférent quand on sait comment ces médecins établissent des diagnostics erronés causant la mort des patients suite au traitement inadéquat.

Le pouvoir de Brazzaville a creusé le mal endémique du pays en favorisant le clientélisme et surtout le faux et usage de faux. Il n’est pas rare de voir au CHU, une infirmière crier sur un patient. Aux services d’urgence, le personnel se moque même des patients qui arrivent sans le moindre sou.

Quand on se fait passer pour un infirmier sans le moindre diplôme, il est logique que la déontologie soit mise à l’écart dans vos agissements. Un ancien ouvrier errant jadis dans les rues d’Owando est devenu par on ne sait quelle magie, infirmier au CHU. Un ex voisin l’a reconnu et a eu du mal à le croire.

En dehors de 250 agents faux diplômés en santé, Sylvain Villiard était tombé sur 120 salariés fictifs. Les anciens directeurs et certains syndicalistes y sont pour quelque chose. Le Canadien a jeté l’éponge profitant de ses vacances dans son pays. Il a promis de s’expliquer dans les jours à venir.