Alors que l’autopsie (déjà effectuée) se fait toujours attendre, une lettre envoyée au président, Emmanuel Macron, par quatre députés français lève le voile sur les conditions du décès de celui qui a, réellement, gagné l’élection présidentielle au Congo-Brazzaville : Guy Brice Parfait Kolelas. Il s’agit de Bertrand Pancher (Meuse), de Sébastien Nadot (Haute-Garonne), de Jean-Michel Clément (Vienne) et de Frédéric Dumas (Hauts-de-Seine), tous membres du Groupe « Libertés et Territoires » à l’Assemblée nationale française.
Dans cette lettre à Emmanuel Macron, datée 3 avril et dont copie nous a été envoyée à Afrique Education, les quatre députés écrivent ceci noir sur blanc : « Les conditions d’arrivée de M. Kolelas sur le sol français sont entourées d’importantes zones d’ombres. A son atterrissage à l’aéroport du Bourget, un médecin dépêché par le gouvernement congolais, depuis Brazzaville, a exigé que Mme Kolelas sorte de l’appareil. Elle finit par obtempérer. Son mari est vivant. Cinq minutes plus tard, le médecin ressort : son mari est décédé ».
Ce témoignage poignant qui fait froid au dos a été recueilli par le député, Sébastien Nadot, lors du long échange, par téléphone, qu’il a eu avec celle qui est désormais appelée « Veuve » Nathalie Kolelas.
Toujours dans leur courrier (qui est une véritable bombe) qu’ils envoient au président, Emmanuel Macron, les quatre députés précisent : « A l’heure où nous écrivons ce courrier, la famille du défunt attend toujours les conclusions détaillées de l’autopsie effectuée par l’Institut médico-légal de Paris. Mme Kolelas, comme la grande majorité des Congolais, soupçonne un empoisonnement et ne croit pas dans la théorie officielle d’un décès dû à la Covid-19. A la suite de ces événements, le parquet de Bobigny a d’ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête criminelle ».
Pour terminer, les quatre députés assomment Emmanuel Macron en lui demandant de faire ce qu’il refuse de faire depuis plusieurs jours : « Dans l’attente des conclusions de cette enquête, et dans le respect du principe de séparation des pouvoirs, nous vous demandons, au regard des nombreux liens d’amitiés qui unissent les peuples français et congolais, d’oeuvrer pour que toute la lumière soit faite sur les causes du décès de M. Kolelas. Ce dernier disposait de la double nationalité congolaise et française » (fin du courrier envoyé à Emmanuel Macron).
Autrement dit, ils demandent au président de la République de ne rien cacher au nom des liens de la Françafrique qui l’unissent au président congolais, et de tout faire pour que tout soit su. C’est-à-dire livrer Sassou à la justice française (même s’il bénéficie d’une immunité) dont c’est le énième assassinat impuni dans son pays.
Il y va du bien du président français lui-même. Car à l’allure où vont les choses, alors que l’autopsie traînerait sur sa table dans le seul souci de protéger le tueur de Kolelas, il n’est pas exclu que ce dossier (explosif) soit exploité, dans les prochains jours, par les amis du défunt qui se recrutent dans les états majors de certaines grandes formations politiques françaises. L’affaire deviendrait alors nationale. Ce qui d’ailleurs ne serait pas plus mal.
Cela dit, au même moment, certains députés LREM souhaitent (vivement) que leur Chef coupe (définitivement) le cordon ombilical et les liens incestueux qu’il entretient, depuis 2017, date de son arrivée à l’Elysée, avec le dictateur 5 étoiles de Brazzaville, s’il veut une préparation sereine, c’est-à-dire, non tumultueuse, de l’élection présidentielle de 2022. Sinon, c’est la défaite assurée. Comme François Hollande qui avait jeté l’éponge avant la compétition.