« La monnaie utilisée dans la région Cemac(Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), a perdu de la valeur au premier trimestre 2022. Entre le 4e trimestre 2021 et 1er trimestre 2022, le FCFA s’est déprécié vis-à-vis du dollar américain (- 2,2 %), du yuan chinois (- 1,7 %), de la livre sterling britannique (- 1,0 %) et de l’euro (-0,4 %) », révèle la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) dans sa récente analyse de la compétitivité-prix de la Cemac.
Selon la banque centrale, cette perte de valeur du FCFA est une bonne nouvelle pour la compétitivité-prix (c’est-à-dire la capacité à produire des biens et des services à des prix inférieurs à ceux des concurrents pour une qualité équivalente) des pays de la Cemac.
« Au premier trimestre, les gains de compétitivité-prix des économies de la Cemac, enregistrés au quatrième trimestre 2021, se sont réduits au premier trimestre 2022, en raison de la baisse des gains de positions sur le front des exportations et des importations. Toutefois, la dépréciation du taux de change effectif nominal, renforcée par un taux d’inflation moins élevé dans la sous-région que chez ses partenaires, en particulier ses concurrents, a contribué à améliorer la compétitivité-prix des économies de la Cemac », indique la Beac.
Autrement dit, cette perte de valeur du FCFA par rapport au dollar américain, au yuan chinois, à la livre sterling britannique et à l’euro a contribué à améliorer la capacité des pays de la Cemac à produire des biens et des services à des prix inférieurs à ceux des concurrents pour une qualité équivalente.
Pour les experts, « la dépréciation du FCFA vis-à-vis de l’euro ne devrait pas affecter les opérations dans les bureaux de change entre ces deux monnaies qui ont d’ailleurs une parité fixe. « C’est en terme nominal que les usagers font des échanges pas en termes réels », justifie un ancien cadre de Beac », informe Investir au Cameroun.
« Le franc CFA devrait se déprécier sur la période par rapport aux monnaies des principaux partenaires et fournisseurs, en raison de la baisse de l’euro (la monnaie d’ancre) par rapport aux principales devises, en particulier vis-à-vis du dollar américain. Ceci devrait refléter l’accroissement du différentiel de taux d’intérêt à court terme entre la zone euro et les États-Unis, sous l’effet d’une inflation plus forte aux États-Unis et de la trajectoire de la politique monétaire américaine différente », poursuit la Beac qui estime que, les tendances observées au premier trimestre devraient se poursuivre au deuxième trimestre.