En marge de leur quinzième sommet prévu en début juin, les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) pourraient s’élargir, au regard de la manifestation de plusieurs pays africains et du Moyen-Orient à vouloir les rejoindre.
L’ambassadeur sud-africain au sein des Brics, Anil Sookal, a récemment annoncé, lors d’une interview, que treize pays avaient officiellement déposé des demandes d’adhésion au groupe d’économies émergentes. A en croire ses propos, la question de l’élargissement des Brics sera au cœur des débats pendant le prochain sommet de l’organisation qui se tiendra les 2 et 3 juin de l’année en cours, au Cap, en Afrique du Sud.
Pour l’instant, quelques noms des pays africains désireux de rejoindre les Brics ont été dévoilés. Il s’agit de l’Algérie, de l’Égypte, du Nigeria déjà membre des Brics-MNA, du Soudan et du Zimbabwe. On note également l’Iran et l’Arabie saoudite.
Depuis leur création, les Brics se veulent un concurrent de poids face au système financier international. En 2014, l’organisation lançait sa propre banque de développement.
En dépit d’une économie cumulée représentant près de 31,5% du produit intérieur brut mondial et une démographie de 3,2 milliards d’habitants, les Brics ne disposent que de 15% des droits de vote à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international. Depuis plusieurs années, l’organisation réclame donc un rôle plus important dans les organes de gouvernance mondiale et le passage à un ordre multipolaire.
Ainsi, l’élargissement de ce regroupement pourrait intrinsèquement changer sa dynamique et sans nul doute, remodeler le paysage économique mondial. Il sera, en outre, l’occasion de renforcer l’importance de l’alliance économique des pays en développement sur la scène internationale.
Toutefois, à en croire certains analystes financiers, l’idée de Brics+ pourrait représenter pour les nations membres une forme de dilution de leur influence, notamment face à la Chine qui a un produit intérieur brut deux fois supérieur à celui des quatre autres pays réunis, soulevant la question de la possible domination de l’empire du milieu au sein du groupe.
Notons que le groupe des Brics a pris la forme d’une conférence diplomatique à part entière, donnant lieu à un sommet par an, qui a lieu à tour de rôle dans chacun des États membres. Le but de ces rencontres est d’affirmer la place majeure de ces pays sur la scène internationale et de mettre en scène leur poids économique et politique, en particulier au regard d’autres États ou groupes d’États comme les États-Unis, l’Union européenne.