Brice Arsène Mankou anime une conférence-débat « Brazzaville, capitale de la France libre » à Albert, France

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Parrainée, conjointement, par Stéphane Demilly, sénateur de la Somme, Président délégué du groupe France-Afrique centrale, Claude Cliquet, maire d’Albert, et par Rodolphe Adada, ambassadeur du Congo en France, Brice Arsène Mankou, Enseignant à Sciences-Po Reims et Sociologue, a animé une conférence sur « Brazzaville, capitale de la France libre ».

France. Vendredi 18 novembre, Brice Arsène Mankou a livré les résultats de ses recherches sur l’histoire de la France libre. Optant pour le thème général « Brazzaville, un territoire Français à part entière et non entièrement à part », il a mis en lumière le contexte historique ayant conduit le Général de Gaulle jusqu’à Brazzaville en 1940. Le chercheur congolais a expliqué pourquoi le choix s’est porté sur Brazzaville, en démontrant au passage de quelle manière cette localité au bord de la rive droite du fleuve Congo était devenue la capitale de la France libre.  

En guise de rappel, le conférencier a évoqué le contexte de l’époque. La France est vaincue et envahie par la force allemande. Le maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement, ordonne l’arrêt des combats et annonce qu’un armistice sera bientôt signé. De nombreux français, au premier rang desquels se trouve le général de Gaulle, n’acceptent pas cette décision.

Le 18 juin 1940, depuis Londres, le général de Gaulle lance un appel à la résistance ; en refusant la capitulation et en appelant à poursuivre le combat, il pose ainsi l’acte fondateur de la France libre.

Dix jours plus tard, Winston Churchill, premier ministre britannique, reconnaît de Gaulle comme le chef des français libres… Des français libres, certes, mais sans territoire. Or, sans base territoriale française, l’action du général de Gaulle et de ses compagnons n’aura ni poids ni légitimité aux yeux des alliés.

Pour le Général De gaulle, Brazzaville était une zone stratégique, une base arrière qui comptait en tant que capitale de l’Afrique Equatoriale Française comprenant quatre importants territoires parmi lesquels : le Moyen-Congo (aujourd’hui Congo-Brazzaville), le Gabon, l’Oubangui-Chari (aujourd’hui Centrafrique) et le Tchad. A ce titre, Brazzaville a fait preuve de sa loyauté à l’égard du général de Gaulle en se ralliant très tôt à sa cause.

C’est aussi à Brazzaville qu’il va trouver le meilleur accueil, notamment à partir du 8 octobre 1940, date à laquelle, après l’appel de Londres, il entreprend un voyage en Afrique équatoriale, où il est reçu triomphalement. Dès son arrivée à Brazzaville, le 24 octobre 1940, avant de déclarer Brazzaville (alors capitale de l’AEF) capitale de la France libre, il publie une déclaration organique de la France libre ; il y créera le 16 novembre l’Ordre de la Libération destiné à récompenser « les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l’œuvre de la libération de la France et de son empire ». Son appel sera diffusé sur les ondes de radio Brazzaville le 27 Octobre 1940.

Le général de Gaulle savait bien qu’en arrivant à Brazzaville, il serait en terrain conquis, et surtout sur un territoire français à part entière.

À l’issue de cette approche mémorielle impliquant à la fois la France et l’Afrique, le conférencier a pu conclure en esquissant les perspectives au regard de la capitalisation des relations Franco-congolaises actuelles.

De l’avis de l’assistance, les échanges ont été fructueux et fraternels. Parmi les participants, Jean Félix Mokiémo, Ministre conseiller de l’ambassade du Congo en France ; Driss Senda, conseiller du Premier ministre Anatole Collinet Makosso ; les présidents d’associations Jean-Gérard Mabonzo et Roseline Morelli, des Amis d’Auguste et Magloire Mafimba, personnalité politique ayant fait deux propositions. À savoir : « insérer au programme scolaire, ici en France et là-bas au Congo, ce pan de l’histoire ; développer le tourisme mémoriel en réhabilitant les sites et monuments en vue de perpétuer le rayonnement de Brazzaville, capitale de la France libre. »