Il y a 57 ans jour pour jour, les militaires s’emparaient du pouvoir au Brésil. Un événement commémoré dans une ambiance particulière ce mardi 30 mars, puisque les trois commandants de l’armée ont démissionné après le renvoi du ministre de la Défense par le président Bolsonaro, qui est soupçonné de vouloir politiser l’armée.
Dans sa lettre de démission, le ministre de la Défense, le général Azevedo, a souligné l’importance de « préserver l’armée comme une institution d’État ». Une critique à peine voilée des tentatives du chef de l’État de politiser l’armée.
Jair Bolsonaro avait déjà réclamé la tête du commandant de l’armée de terre, le général Pujol, favorable à des mesures de prévention contre la pandémie. Finalement, il a renvoyé les chefs des trois armées – terre, air et mer – avant même que ceux-ci remettent leur démission.
Le président brésilien désire également mobiliser « son » armée pour lutter contre le confinement, imposé dans certaines régions.
Record de décès quotidien
Au Congrès, le député bolsonariste Vitor Hugo a suggéré de déclarer l’état de « mobilisation nationale » pendant la pandémie, afin de conférer des pouvoirs exceptionnels au président Bolsonaro.
Dans cette ambiance très tendue, le vice-président Mourao, qui est lui aussi un militaire, a toutefois affirmé que le risque de rupture institutionnelle était de « zéro ».
Des tensions qui interviennent alors que ce 30 mars, un nouveau record de décès sur une journée au Brésil a été enregistré. 3 780 personnes sont décédées du Covid-19 cette journée, selon les données rapportées mardi par le ministère de la Santé.