Aux grands Hommes, la reconnaissance de la Nation : Mgr Ernest Kombo, l’ami des Hommes à jamais

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Né le 27mars1941 à Pointe-Noire et mort le 22octobre2008 à Paris, Ernest Kombo était un prêtrejésuite congolais. Évêque de Nkayi de 1983 à 1986, administrateur apostolique de Pointe-Noire de 1986 à 1990 et évêque d’Owando de 1990 à 2008. Il a joué un rôle notable dans la vie politique du Congo. En marge de sa fonction ecclésiastique, il a servi le pays comme président du présidium de la Conférence nationale souveraine, et du Conseil supérieur de Transition (CNT) en juin 1991.

Cinquième garçon d’une famille de huit enfants, Ernest Kombo a fait ses études au petit séminaire Saint-Paul de Mbamou et obtient le baccalauréat, avant d’entrer au grand séminaire Libermann de Brazzaville en 1965. Il y reste juste une année, car, le 14 octobre 1965, il commence son noviciat jésuite à Aix-en-Provence. Il étudie ensuite à Chantilly de 1967 à 1969, à Douala de 1969 à 1971, puis suit parallèlement des études de théologie et d’économie à Lyon.

Ordonné prêtre le 8 juillet 1973 par le cardinal Émile Biayenda en la basilique Sainte-Anne-du-Congo, à Brazzaville ; il fait ses vœux définitifs dans la Compagnie de Jésus le 23 novembre 1980. De 1976 à 1983, tout en assurant son ministère de prêtre, Ernest Kombo est fonctionnaire au Centre national de gestion (Cenages).

Nommé premier évêque du diocèse de Nkayi le 6 décembre 1983, il reçoit l’ordination épiscopale des mains du pape Jean-Paul II le 6 janvier 1984, avant d’être intronisé à Nkayi le 25 mars de la même année. Il est ensuite administrateur apostolique du diocèse de Pointe-Noire, puis évêque d’Owando (19 juillet 1990).

Au moment où le Congo soufflait l’ère démocratique (1991-1992) il est élu président du présidium de la Conférence nationale souveraine  le 13 mars 1991, puis président du Conseil supérieur de la République le 6 juin 1991. Il retourne ensuite à Owando pour assumer sa charge d’évêque, et jusqu’à son décès – survenu à l’hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, le 22 octobre 2008 après une longue maladie.

L’homme disait ce qu’il pensait sans remords

Citoyen congolais de son état, l’homme de Dieu, donnait de temps à temps son avis sur le contexte politique national, en défendant particulièrement l’héritage de la Conférence nationale, et se montrait à plusieurs occasions critiques à l’égard du pouvoir en place.

Connu pour son franc-parler, il n’avait cessé de rappeler aux hommes politiques les engagements pris lors de la Conférence nationale et de dénoncer les difficultés socio-économiques auxquelles la population de son pays, pourtant riche en pétrole, restait confrontée. Tout est-il que, prêtre, il a été au contact du concret des réalités du Congo. Et non seulement parce qu’il ne s’est pas contenté de s’enfermer dans son presbytère.

Grande reconnaissance et amitié des hommes

Une grande teneur de témoignages et un vibrant hommage à Mgr Ernest Kombo ; cet évêque qui a eu une aura particulière dans son Eglise. Très dynamique, Mgr Ernest Kombo était un évêque exceptionnel. Grand serviteur de l’Eglise et de la société congolaise. Cet homme de Dieu qui a conduit son pays dans le chemin de la démocratie a consacré toute sa vie dans l’Eglise du Congo à la formation à la vie religieuse : Père fondateur d’une communauté de vie religieuse, les frères et sœurs de Cana dont il a ordonné au moins une centaine de prêtres en vingt ans d’épiscopat. Nombreux sont ceux qui témoignent de l’admiration et de la confiance qu’ils avaient pour cet homme de Dieu. L’homme a marqué une certaine époque de la vie politique congolaise et en demeurera dans la mémoire collective.

Treize ans après sa mort, le pays est malade et plusieurs choses ont bien changé. Les congolais sont dans l’inquiétude et vivent dans la peur, la démocratie est une farce, l’économie est en ruine, l’argent du pétrole est bradé, volé par ceux qui se disent dirigeants politiques. D’autres crises sont nées, voire résolues, peut-être dépassées. Parmi ces choses, il en a vécues certaines. Des acteurs politiques arrivistes sont dans toutes les ruelles du pays. Le pays bouge dans tous les sens. S’il était encore vivant, qu’aurait-il dit ou fait ?

De toutes les façons, tous les congolais sont unanimes et s’accordent sur la bonté tant religieuse que politique de l’homme. Une question reste posée : quelle opinion d’ensemble a-t-il laissé dans une nation dont l’agitation politique, économique et sociale reste d’actualité ? Les compétences en la matière, nous diront certainement un jour ce qu’a été Ernest Kombo pour son pays. Pour des hommes comme celui qui fait l’objet de la présente coupure de presse, une reconnaissance de l’homme par la Nation n’est que normale. En parlant de lui sur ce papier, nous ne faisons qu’éclairer les décideurs sur tous les plans.

Enfin, malade et sachant  que la mort était proche, il avait écrit un testament 10 mois avant sa mort dans lequel  on pouvait lire : « Que les ancêtres et les saints, le Cardinal Emile Biayenda et Monseigneur Georges Firmin Singha par la miséricorde de Dieu et l’intercession de la mère du Sauveur m’accueillent auprès de Jésus miséricordieux. Béni soit Dieu ».