Le président français Emmanuel Macron qui va se rendre au Gabon au mois de mars prochain dans le cadre d’un sommet sur le climat One forest Summit tente depuis de réconcilier les président Gabonais et Congolais. Mais Ali Bongo reste réticent à la présence de Denis Sassou Nguesso à ce sommet de Libreville. Les deux pays s’accusent mutuellement de déstabilisation.
Le président Gabonais Ali Bongo a pris la résolution d’éviter de croiser souvent son homologue Congolais Denis Sassou Nguesso, qu’il soupçonne de vouloir déstabiliser son pouvoir en apportant un soutien financier et politique à ses opposants. Après Jean Ping, Sassou Nguesso finance d’autres hommes politiques Gabonais et le dernier épisode Guy Nzouba Ndaba en dit long.
Libreville a fait savoir à Paris son vœu de ne pas recevoir Sassou Nguesso lors du sommet sur le climat de mars. Mais Emmanuel Macron qui est confronté à la montée en puissance du sentiment anti-français sur le continent rêve de réunir les deux chefs d’État à ce sommet.
Deux hommes irréconciliables ?
Mais les relations pour le moins tendues entre « DSN » et Ali Bongo posent un vrai souci à la présidence française. Car si Emmanuel Macron a bien prévu de participer au sommet consacré à la préservation des forêts d’Afrique centrale, il semble conditionner le succès de ce rendez-vous à la présence d’une délégation congolaise qui serait conduite par Denis Sassou N’Guesso.
En théorie, rien d’impossible : il arrive souvent que les deux présidents ennemis se croisent. Ce fut le cas à Glasgow, on s’en souvient. Dans les couloirs de la COP26, Sassou et Bongo s’étaient revus sans que cela ne pose problème. Mais la présence de nombreux autres chefs d’État avait certainement permis d’atténuer les tensions entre les deux hommes.
Pour le One Forest Summit de 2023, la situation est différente : le Bassin du Congo s’étend sur plusieurs pays, dont la République du Congo et le Gabon. La région est un des poumons de la planète et chaque pays de la zone a sa propre politique écologique. Ali Bongo s’est, depuis plusieurs années, lancé dans une politique verte qui se veut avant-gardiste et qui, pour des spécialistes, n’est rien d’autres que du « greenwashing ».
Denis Sassou N’Guesso, lui, « ne cesse d’alerter et de prévenir le commun des mortels des dangers liés à la destruction de l’environnement et au changement climatique » et est un « leader écolo-visionnaire et climato-optimiste », résume Michel Innocent Peya, auteur d’un livre consacré à la « Vision verte » de DSN. Le même Peya ignore totalement la déforestation sauvage par les membres du clan Sassou et surtout la pollution par l’exploitation de l’or.
A Libreville, la présence de Denis Sassou Nguesso n’est pas du tout souhaitée et certains conseillers d’Ali Bongo, parlent de trouble fête.