Le 28 mars 1961, il y a tout juste soixante ans, dans la foulée des Indépendances, onze pays africains créaient Air Afrique, dans le but d’opérer en commun leurs liaisons aériennes extérieures.
Comment Air Afrique est-elle née ? Pourquoi a-t-elle fait faillite ? Que sont devenus ses lignes, ses employés, ses dirigeants ? Pourrait-elle renaître ? Jeune Afrique a mené l’enquête et nous livre ses résultats à travers une série de 6 articles aussi instructifs qu’agréables à lire.
Plusieurs générations d’hommes et de femmes se souviennent encore ! Qui de nous donc n’avait pas rêvé d’avoir des parents ou mieux, de devenir salarié à Air Afrique pour profiter – et faire profiter – des voyages gratuits ou à 1000 FCFA et autres nombreux avantages ?
Souvent j’y pense, et ne peux m’empêcher de me poser ces questions :
- comment cela a-t-il été possible et pourquoi les états membres d’Air Afrique ont-ils ainsi laissé faire la France ?
- nos dirigeants étaient –ils à ce point incapables, de résister jusqu’au « sang », afin de réussir à remettre à flot cette compagnie qui nous manque à tous aujourd’hui ?
- La seule et indiscutable mauvaise gestion de cette entreprise, suffit-elle à expliquer et justifier sa dégringolade progressive et sa chute irrésistible ?
De la même manière qu’ils ont assisté, impuissants, à la lente et longue agonie de ce fleuron du panafricanisme africain jusqu’à sa totale disparition, nos chefs d’état africains ont définitivement prouvé leur incurable incapacité à s’entendre pour défendre collectivement les intérêts du continent. Et l’Afrique n’en a pas fini de subir.
Guy José Kossa