Au total, 4.909 agents fictifs percevant illégalement plus de 8 milliards de F CFA (environ 15,6 millions USD) par an, ont été décelés dans la fonction publique congolaise, à la suite des contrôles physiques des effectifs menés dans les diverses administrations, a révélé une source gouvernementale.Malgré tout, ils continuent toujours de percevoir leur salaire deux ans après.
Selon un rapport secret, l’information a été livrée personnellement au chef de l’État par Philipe Obara de la DGST, dans une communication sur le contrôle des éléments de rémunération des agents de l’État. Des fraudeurs pour la plupart placés par le ministre Bouya et son acolyte Elongo aujourd’hui en prison.
« Il en est résulté de grandes irrégularités qui se rapportent notamment aux indemnités et primes indûment perçues, à l’usage de faux textes d’intégration, à l’usurpation de grades de militaires et policiers, à l’usage de fausses décisions d’engagement, soit un total de faux et fictifs agents civils et militaires de 4.909, représentant une incidence financière annuelle de 8.312.575.488 francs CFA, au détriment de l’État », a-t-il précisé .
En 2010 et 2011, le ministère congolais des Finances avait entrepris le contrôle physique des fonctionnaires émargeant au budget de l’État, en vue de la maîtrise des effectifs de la masse salariale et des effectifs de la fonction publique qui compte quelque 60.000 agents civils et militaires.
Ces révélations ne font que confirmer l’état de corruption et d’impunité qui règnent dans la société congolaise où personne n’est inquiété malgré le flagrant délit constaté. De tous ces fonctionnaires frauduleux pris main dans le sac, aucun malheureusement en répondra devant la justice qui elle-même souffre des mêmes maux. Le gouvernement dénonce mais ne prend pas des mesures disciplinaires contre ces personnes animées par la mauvaise foi et qui ont volé l’État.
Cela n’est pas étonnant dans un pays où presque personne n’a jamais été condamné pour enrichissement illicite jusqu’à ce que le FMI n’apparaisse. Logique quand un ministre nommé quelques jours à peine roule carrosse et étale ses nouvelles acquisitions devant tous, narguant de passage tous les moralisateurs de la nation,qui eux assistent impuissants aux délires des « nouveaux riches ». « Que peut me dire le ministre si lui-même est un voleur ! » est la phrase qu’on entend tous de ceux qui sont indexés d’enrichissement illicite.
La fraude dans les forces armées est connue de tous, car au sortir de la guerre qui a ramené le chef de l’État actuel aux affaires au prix du sang des congolais tous les guerriers se sont enrôlés dans l’armée, et ce désordre a permis à la hiérarchie militaire de gonfler le nombre de soldats, percevant ainsi le salaire eux-mêmes des soldats fictifs aux yeux de tous.
Dans la cour du roi Sassou, règne le laisser aller, et le Congo ressemble un peu à cela. Car comment tout un directeur d’impôt peut se faire voler par son neveu 60.000.000 de francs cfa sans être interpellé ni inquiété, mais que bien au contraire soit promu conseiller du chef de l’État, après avoir tué sa sentinelle qu’il accusa à tort du vol ? « C’est le Congo mon frère » c’est la réponse que donnent souvent les fraudeurs de la république.
Profitant de cette situation, nombreux entretenaient plusieurs maîtresses, roulaient carrosse, possédaient plusieurs véhicules de luxe et avaient même un bar dancing spécial où chaque samedi la fête était assurée. La boisson et la nourriture étaient à volonté, les billets de banque étaient distribués comme des arachides. Et pour semer le doute, ne pas livrer le secret de leur enrichissement, ils se faisaient appelé « Karachika » nom des séries Nigérianes où la richesse a une provenance mystique et fétichiste.
A la découverte du filon, l’étonnement est de voir ces fraudeurs continuer à vivre tranquillement comme si de rien n’était. Parfois même se tarissent d’éloges devant tout le monde. Un vieux intègre de Poto poto (un arrondissement de Brazzaville) ne s’étonnait il pas de la vie accélérée de son voisin en ces termes : « je comprends pourquoi comment un simple caporal chef de l’armée pouvait disposer de plusieurs villas, maîtresses, et envoyer ses enfants étudier au Maroc »