S’il est vrai que Jean Baptiste Ondaye ne manque pas d’audace et de compétence pour aseptiser les écuries d’Augias qui ont pris les régies financières en otage au Congo, il reste cependant moins cost killer que son prédécesseur Rigobert Roger Andely. » La plus grande inquiétude reste la mobilisation des ressources financières pour absorber à date les charges incompressibles de l’Etat, surtout la paie des fonctionnaires et des pensions de retraite », fait observer une bonne source. Un handicap impardonnable à un an de la présidentielle 2026. N’empêche. Ondaye essaye de bouger le petit doigt. Il a récemment procédé à la publication du nouvel organigramme du trésor qui n’est pas du goût de tout le monde là-bas. L’ancien puissant secrétaire général de la présidence, que ses détracteurs jugent « pusilanime » et « moins ingénieux » dans le cadre de la mobilisation des recettes publiques, manque t-il de baguette magique pour assurer la concomitance des paiements des salaires de tous les agents de l’Etat ( banques et ceux qui perçoivent en numéraire au trésor public)? Quelle est l’efficacité de ses collaborateurs recrutés au terme d’un appel à candidatures corsé et médiatisé?
De l’avis des faiseurs de roi à Brazzaville, « ya Baptiste », pour les intimes, est quand même sur une corde bien raide, quoiqu’il bénéficie encore de la confiance du Chef. La bonne politique est le reflet de la bonne gouvernance économique et financière.
Ludovic Ngatsé, son collègue du budget, du portefeuille public et des comptes publics, lorgne également depuis sur le juteux poste de ministre de l’économie et des finances.
N’eût été l’arbitrage du Chef himself, le puissant lobby qui soutient Ludovic Ngatsé aurait pu faire jouer à leur poulain le rôle de l’argentier du Congo, en lieu et place d’Ondaye.
Ceux que l’on appelle à Brazzaville, « faiseurs de roi » et » intouchables de la République » le présentent » comme celui qui a le profil pour mener à bien la fonction de ministre des finances. « Il connaît désormais les dossiers pour prétendre bénéficier de l’onction du Chef « , renchérissent-ils. Sauf que Ludovic Ngatsé, à qui l’on reproche de jouer au vrp des cabinets privés d’expertise comptable( il est lui ancien d’Ernst &Young), a récemment été recadré lorsqu’il a voulu signer l’acte de décès du Commissariat national aux comptes(CNC), un organe public chargé, pour le compte de l’État, de réaliser des missions d’audit aux normes édictées par l’Ifac ( International Federation of Accountants).
D’autres noms, et pas de moindres, circulent dans des salons huppés de Brazzaville.
C’est le cas de Maixent Raoul Omimga, le puissant directeur général de la Snpc. Cet expert-comptable de formation, bien introduit dans de grands milieux financiers internationaux depuis qu’il gère les transactions du brut congolais, est d’une discrétion de moine. « Ominga, à bord d’un jet privé, a souvent été aperçu au Moyen Orient, où sont parfois engagées de très discrètes négociations pour tenter de lever des fonds », confie une bonne source.
Ces atouts pourraient-ils faire de lui un ministre des finances?
Tout autant que le come back de Rigobert Roger Andely, l’ancien argentier (2002-2005) qui a pu arracher un programme ppte avec le FMI, derrière lequel Brazzaville courait depuis plus de 20 ans(Sassou 1, Milongo, Lissouba, Sassou 2). Andely, la mort dans l’âme, a été défenestré du gouvernement, pour la deuxième fois, à cause de son non conformisme et de ses relations distendues, confie une bonne source, avec le premier ministre, et surtout, son impréparation à savoir lire les « congolese micmacs » du landerneau politique national.
Last but no least, sur les starting-blocks également, Gilbert Ondongo qui peut rêver, semble-t-il, d’un come back. Son passage à ce poste n’est pas passé inaperçu. La surprise(du Chef?):
Guénolé Mbongo Koumou, docteur en économie pétrolière et actuel directeur général des douanes, figurerait, selon nos sources, dans la short list des probables ministres des finances. Nombreux sont ceux qui pensent qu’un ministre des finances doit maîtriser les arcanes de l’économie pétrolière, la source ressource budgétaire du Congo, pour être sur le même niveau de compréhension avec la Snpc et les autres acteurs du secteur, gangrené par de subtiles jeux de maquillage des opérations transactionnelles.
Une chose est certaine, l’axe Cuvette- Plateaux, dans le choix d’un ministre des finances, depuis le retour aux affaires du Chef en octobre 1997, sera respecté.
A.Ndongo, journaliste économique et financier