Le concert de Ferre Gola du samedi 20 avril 2024, a illustré combien cet artiste tient les rennes du chant, de la maîtrise vocale et mérite son statut de dépositaire actuel de la rumba congolaise. Le public qui a répondu présent à Adidas Arena, la nouvelle salle polyvalente et modulable située dans le quartier de la Chapelle à Paris en France, été émerveillé et rassuré sur le futur de la musique congolaise. Un tel pouvoir entre les mains d’un artiste… « La rumba congolaise est sauvée », pour paraphraser l’écrivain du Congo-Brazzaville, Alain Mabanckou. Les férus des belles sonorités ont vécu un moment musical exceptionnel et intemporel !
Il en a livré des concerts, mais celui de samedi soir, avait une saveur toute particulière. Si certains doutaient que Ferre Gola puisse réussir son concert à Adidas Arena, 14 ans après sur le sol parisien, ils sauront désormais que le puissant chanteur a, une fois de plus, confirmé qu’il n’est pas n’importe qui à Paris, la ville lumière.
En grande forme, ne manifestant aucune gêne pour les instants chorégraphiés, Ferre Gola a électrisé la salle polyvalente nouvellement construite et assuré le show pendant plus de deux heures devant plus de 13 000 personnes.
Deux heures sur le podium sans oublier qu’il a entamé avec la saillante chanson “Jamais seul” composée en hommage à ses compatriotes de l’Est, victimes de guerres injustes depuis près de trois décennies.
Les tubes de son récent album “Dynastie“, ont ensuite défilé. On peut citer Carte rose, Marathon, Sing again, Écologie et une version de la chanson dansante Kibombanda ainsi que Bizorbi pour captiver le public et assurer le spectacle.
Standing ovation, chorégraphies reprises par les spectateurs, le public parisien a dansé avec bonheur et chanté dans l’allégresse sur les rythmes tantôt rumba tantôt ndombolo du répertoire du natif de Kinshasa.
Le premier concert d’Hervé Bataringe, né le 3 mars 1976 à Kinshasa, auteur-compositeur-interprète, danseur et producteur congolais, actif depuis la fin des années 1990, à Adidas Arena, a été suivi avec passion par des milliers de fanatiques en live streaming.
Ferre Gola, très heureux, a réussi son pari. Avec détermination, Jésus de nuances a le regard déjà tourné pour ce dimanche 21 avril, prêt à exceller lors de son deuxième concert dans cette même arène de Porte de la Chapelle.
» La force d’un artiste ne se limite pas à remplir une salle, car son équipe peut s’en occuper. La véritable force d’un artiste réside dans sa capacité à prendre le micro et à unifier tout le monde avec ses performances. C’est précisément ce que Ferre Gola Le Padre a démontré ce soir, devant les yeux du monde. Il est vraiment très talentueux, et je comprends maintenant pourquoi il est surnommé « Patrimoine », a déclaré Lokua Kanza, chanteur, multi-instrumentiste, parolier, compositeur, arrangeur, et producteur congolais.
Nombreux parlent même de la résurrection de la musique congolaise à Paris. Une manière exaltante pour unir et faire la paix entre les artistes congolais et les congolais de Kinshasa vivant en Europe et réunis au sein du mouvement «Les combattants », très hostiles au pouvoir de Kinshasa.
Si la finalité est bien de déstabiliser le régime, la méthode n’est donc pas la bonne. Et l’on peut s’étonner que la Préfecture de police de Paris se laisse si facilement intimider et ne prenne pas de mesure plus dure contre un mouvement qui empêche régulièrement des artistes congolais de s’exprimer sur le territoire français.
Quel que soit leur camp, les censeurs seront toujours du mauvais côté.https://lesechos-congobrazza.com