Sopéco : l’avenir des 222 agents suscite des interrogations

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Les agents de la Société des postes et de l’épargne du Congo (Sopéco) cumulent actuellement trente-cinq mois de salaires impayés. Selon le ministre des Postes, des Télécommunications électroniques et de l’Economie numérique, Léon Juste Ibombo, qui intervenait devant la représentation nationale le 18 décembre, la situation actuelle remonte à la création de la société et est due à l’amputation du Centre des chèques postaux au profit de la Banque postale dépendant du ministère en charge des Finances.

La situation s’expliquerait également, à en croire le gouvernement, par le nouvel environnement sociologique économiquement libéral devenu plus contraignant chez les clients. Le ministre Léon Juste Ibombo a rappelé que les opérateurs des services postaux étaient soumis dès les années 1990 à une rude concurrence face aux opérateurs privés bien préparés dans les techniques commerciales, le marketing moderne et efficace. Ainsi, toutes les postes traditionnelles africaines ont vu s’effondrer, a-t-il poursuivi, en trois décennies, tout le confort stratégique et opérationnel. Pour le cas de la Sopéco, l’entreprise est, selon les experts postaux, le secteur d’activités susceptible de contribuer efficacement au développement socioéconomique du Congo.

« Le tableau des impayés indique que de 2017 au 30 novembre 2023, le cumul des impayés est de trente-cinq mois. Il est que la situation des salaires est une situation sociale importante aussi bien pour les agents que pour les gouvernants responsables que nous sommes. Il est aussi vrai de comprendre que la question de salaires est une quote-part reversée à l’agent en contrepartie de son travail productif. Elle est le problème économique entre les ressources financières disponibles et les charges sociales afférentes », a-t-il rappelé.

Pour sauver cette société née des cendres de l’Office national des postes et télécommunications, le gouvernement a identifié trois défis à relever. Il s’agit, entre autres, de moderniser la Sopéco pour l’utilisation des outils technologiques modernes de communication afin de se situer aux services postaux ou traditionnels. « Notre action, à travers le projet d’accélération de la transformation numérique, prévoit la modernisation et le redéploiement d’une cinquantaine de bureaux de postes pour assurer l’inclusion sociale, économique, financière et numérique. Il s’agira aussi d’innover afin de créer, pour ses clients, des produits et services novateurs de qualité par le renforcement des compétences numériques et la formation des agents postaux aux nouveaux métiers digitaux », a annoncé Léon Juste Ibombo.

L’autre défi à relever est la mise en œuvre du projet Banque digitale Nova-Sopéco en partenariat avec ATDXT et la réponse aux obligations du service postal universel. « L’opérationnalisation du fonds de ce service en 2024 ainsi que le timbre électronique permettront de couvrir l’ensemble du territoire postal et de résorber tant soit peu les problèmes de notre poste, surtout ceux des salaires », a-t-il précisé.

Il a, par ailleurs, rappelé qu’aucune poste africaine ne connaît une ascension fulgurante sans l’aide conséquente des gouvernements et des parlements de leurs pays. La finalisation du projet d’identification, de la sécurisation et de la viabilisation du patrimoine immobilier de la Sopéco renforcera, d’après lui, le cadre institutionnel, juridique de l’entreprise. Le ministre en charge des Postes et Télécommunications a également annoncé la tenue du comité de direction extraordinaire de la Sopéco, le 22 décembre prochain. La situation sociale des agents et les mesures à prendre par les organes délibérants seront, a-t-il dit, au cœur de leurs délibérations dont les recommandations seront appliquées par le gouvernement.

« Toutefois, nous envisageons, entre autres, avec l’approbation du comité de direction, la prise en charge de la dette sociale de la Sopéco par l’Etat ; la cession de 5 à 7% des parts de la Sopéco au capital de la Banque postale. Cette cession d’actifs permettra de dégager entre 1. 2 ou 1.7 milliard FCFA aux fins d’apurer la dette de l’entreprise ; la valorisation du patrimoine de la Sopéco avec des promoteurs et investisseurs privés ; la mise en place d’un nouveau management au sein de cette entreprise », a-t-il conclu.