Congo-France : le projet de l’Institut supérieur maritime et fluvial en examen

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Le directeur de la coopération, sécurité et défense du ministère des Affaires étrangères de France, le général de corps d’armée Régis Colcombet, et le secrétaire permanent du comité interministériel de l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales, Éric Olivier Sébastien Dibas-Franck, se sont entretenus, le 18 février à Brazzaville, sur un certain nombre d’aspects liés au projet de création de l’Institut de hautes études maritimes et fluviales.

« Nous ne pouvons pas parler de l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales si les capacités ne sont pas renforcées », a fait savoir Éric Olivier Sébastien Dibas-Franck, lors de l’échange avec Régis Colcombet sur la coopération bilatérale entre les deux parties. Le Congo, a-t-il poursuivi, est membre de l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du centre dont le siège est à Abidjan, en Côte d’Ivoire, mais dans la région Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale-Communauté économique des États de l’Afrique centrale, il n’existe pas d’école de hautes études maritimes et fluviales. Ce qui a poussé les hautes autorités à initier ce projet qui, à terme, sera régional.

Cet institut formera des cadres en fonction dans les administrations aussi bien militaires que civiles. Il associera les ministères de la Défense nationale et celui en charge de l’Enseignement supérieur pour répondre aux exigences du système licence-master-doctorat. Ce projet, adopté en Conseil des ministres, est au Parlement pour examen, a précisé le secrétaire permanent de l’action et de l’Etat en mer et dans les eaux continentales. En outre, il a souhaité un accompagnement dudit projet, à l’instar de l’Institut supérieur maritime international (ISMI) basé à Abidjan.

Par ailleurs, Éric Olivier Sébastien Dibas-Franck a suggéré que cet institut soit plus large et s’étende aux questions environnementales. Il a fait part au général Colcombet de son récent entretien avec l’ambassadeur de France au Congo, François Barateau. Sur la francophonie maritime, le secrétaire permanent a émis le souhait de créer un réseau des sepcims, une opportunité pour ces secrétaires permanents de s’appuyer à l’image des réseaux des chefs d’état-major qui existent.

L’UE invitée à appuyer le projet

Pour sa part, le directeur de la coopération, de sécurité et défense du ministère des Affaires étrangères de France a fait savoir que son pays pourrait, dans un premier temps, voir en termes de préfiguration, d’échange des expertises et étudier son insertion à terme, à partir du modèle typiquement école de Génie travaux qu’elle a à la direction de la coopération.

Répondant à la préoccupation du secrétaire permanent qui souhaiterait plus d’ouverture environnementale au projet, il a précisé que l’ISMI a trois piliers. Le pilier professoral, axé sur l’enseignement théorique d’un master magistrat, douane, police, gendarmerie sur la problématique de la lutte anti-terroriste ; le deuxième pilier pratique l’entraînement pour les forces antiterroristes ou d’intervention de la gendarmerie et de la police. Le dernier pilier est un centre de recherche doctoral qui dispense un enseignement spécialisé et développe une filière qui n’existe pas sur des thématiques particulières dont la protection de l’environnement fluvial, la discipline connexe sur la climatologie qui font souvent la recherche des projets fédérateurs.

Selon Régis Colcombet, l’obtention des financements conséquents à ce projet extrêmement fédérateur nécessiterait l’appui de l’Union européenne (UE). La coopération française pourrait lancer le modèle de préfiguration et faire aussi des rapprochements du côté de Bruxelles.

Concernant les autres axes de la coopération, les deux personnalités ont abordé des questions sur la stratégie nationale des mers et océans, dont le Congo a initié l’élaboration ; de l’architecture de Yaoundé où le pays espère bénéficier des fruits de dix ans de sa célébration pour son implication ; du renforcement des aspects fluviaux, en appui aux Centres d’opérations fluviales et les Centres d’opérations maritimes.  Régis Colcombet et Éric Olivier Sébastien Dibas-Franck ont aussi évoqué des faiblesses constatées lors du procès fictif du 25 novembre 2022.

La visite du général de corps d’armée est intervenue dans le cadre des projets en rapport avec ses fonctions à Paris, en particulier celui emblématique de l’école de Génie travaux qui est un centre d’excellence de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale; une belle vitrine d’un partenariat réussi. Le général Colcombet a offert à Éric Olivier Sébastien Dibas-Franck un souvenir de la direction de la coopération du Quai d’Orsay. A son tour, il a donné à son hôte son ouvrage sur ‘’Le droit maritime dans la zone Cémac’’ et son roman ‘’Peine perdue’’. Pour Éric Olivier Sébastien Dibas-Franck, ce projet intégrateur concrétise l’ambition du président de la République à travers le secrétariat permanent de l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales, placé sous l’autorité du Premier ministre.