L’Iran annonce avoir fabriqué un missile hypersonique

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L’Iran a affirmé ce jeudi 10 novembre avoir fabriqué un missile hypersonique capable « de traverser tous les systèmes de défense antimissile », suscitant l’inquiétude de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) au moment où les négociations sur le programme nucléaire du pays sont au point mort.

Le missile hypersonique, une arme manœuvrable, évolue à des vitesses supérieures à 6 000 kilomètres à l’heure, soit cinq fois la vitesse du son. À l’inverse des missiles balistiques, les missiles hypersoniques volent à basse altitude dans l’atmosphère et sont manœuvrables, ce qui rend leur trajectoire difficilement prévisible et leur interception difficile.

« Ce missile balistique hypersonique peut contrer les boucliers de défense anti-aérienne », a déclaré le général Amirali Hajizadeh, le commandant de la Force aérospatiale des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran.« Il pourra traverser tous les systèmes de défense antimissile et je ne pense pas qu’il existera avant des décennies une technologie pour y faire face », a-t-il assuré, cité par l’agence Fars.

Le patron de l’AIEA inquiet

Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a estimé que cette annonce « renforçait les inquiétudes » concernant le programme nucléaire iranien. « Le cœur de notre travail est le nucléaire, mais bien sûr, rien ne peut être pris isolément. Nous voyons toutes ces annonces qui renforcent les inquiétudes, renforcent l’attention du public concernant le programme nucléaire iranien », a déclaré Rafael Grossi à l’AFP, lors d’un entretien en marge de la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte. Il a cependant ajouté que cette annonce ne « devrait pas avoir d’influence » sur les négociations autour du programme nucléaire de l’Iran.

Quel avenir pour l’accord sur le nucléaire iranien ?

L’annonce iranienne survient alors que les Occidentaux tentaient depuis plus d’un an de relancer l’accord sur le nucléaire conclu en 2015 entre les grandes puissances et Téhéran. Cet accord visant à empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique en échange d’une levée des sanctions internationales est en déliquescence depuis le retrait unilatéral en 2018 des États-Unis sous la présidence de Donald Trump, qui a entraîné l’affranchissement progressif par Téhéran de ses obligations. Les négociations, déjà dans l’impasse, semblent aujourd’hui impossibles.

À Vienne, l’AIEA a réitéré, dans un rapport consulté jeudi par l’AFP, sa « vive inquiétude » sur le fait qu’il n’y a « toujours pas de progrès » dans les discussions avec l’Iran sur la question de trois sites non déclarés, où ont été retrouvées des traces d’uranium enrichi.

(Avec AFP)