Ouganda: les députés français interpellés sur le projet géant de Total Énergies

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Quatre militants environnementaux ougandais ont été reçus à l’Assemblée nationale française mercredi 16 mars. Ils sont venus plaider contre le méga projet pétrolier de Total Énergies en Ouganda. L’entreprise entend investir dans les entreprises locales et créer des milliers d’emplois. Mais le risque pour l’environnement et les communautés locales inquiète.

TotalÉnergies l’assure : son projet pétrolier se fera dans le respect des communautés locales, et des mesures « strictes » de protection de l’environnement seront prises. Le groupe prévoit d’investir plusieurs milliards d’euros pour plus de 400 forages et un oléoduc de 1 450 kilomètres. Selon TotalÉnergies, 1,7 milliard d’euros ira aux entreprises locales de construction, et à terme, plus de 3 000 emplois directs et indirects seront créés.

Les militants demandent une stratégie plus « écologique »

Dans les faits, les militants comme Diana Nabiruma dénoncent surtout des déplacements de population sans contrepartie et une pollution importante :

« Nous avons assurément besoin d’investissements dans notre pays car nous voulons nous développer. Mais l’Ouganda a tellement de potentiel dans les énergies renouvelables dans lesquelles on pourrait investir. Donc nous voulons mobiliser l’Assemblée nationale française, les députés, le gouvernement pour qu’ils poussent TotalÉnergies à revoir sa stratégie et la rendre écologique. »

Le rôle du gouvernement français divise

Mais seule une poignée de députés est venue entendre son message. C’est le cas de Matthieu Orphelin, élu écologiste de l’opposition. Il dénonce le soutien de TotalÉnergies par la diplomatie française :

« On ne peut qu’être furieux quand on entend les activistes nous raconter la réalité de ce qu’ils vivent sur le terrain en terme d’impact dû changement climatique mais aussi en terme d’expropriation et de non-respect des droits humains. J’ai très bon espoir qu’on arrive à mobiliser quelques dizaines de députés sur ce sujet-là et qu’on dise au gouvernement de prendre ses responsabilités. »

Après les députés, les activistes ougandais iront plaider leur cause devant des banques et des conseillers du gouvernement et du président français, mais aussi auprès de l’ONU à Genève. Ils doivent également rencontrer le pape à Rome.