CAN 2022: à Yaoundé, on vibre foot dans la fan-zone du quartier de Tsinga

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Pendant ce mois de CAN 2022, plusieurs fan-zones ont vu le jour au Cameroun. Dans la capitale Yaoundé, celle érigée dans le quartier de Tsinga rencontre son succès, même quand les Lions indomptables ne sont pas de sortie. Football, musique, restauration, bonne ambiance… Tout le monde y trouve son compte.

50 ans après avoir organisé sa première CAN, le Cameroun remet ça. La 33e édition de la grande compétition continentale a débuté le 9 janvier et s’achèvera le 6 février, avec la finale prévue au stade d’Olembé. Un mois de foot donc, dans un pays où on aime le ballon rond.

Petit problème : difficile de faire entrer 26 millions de Camerounais dans tous les stades. Alors, des fan-zones ont vu le jour un peu partout, pour contenter au mieux un maximum de personnes.

Au pied du Palais des Congrès, à Yaoundé, dans le quartier de Tsinga, l’une d’elle a poussé. Sur un rond-point, autour d’une stèle commémorative du cinquantenaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la fan-zone de Tsinga s’étend. Les Yaoundéens et autres visiteurs y sont conviés de 15h à minuit.

La bonne cuisine aussi à l’honneur

En cette soirée du dimanche 16 décembre, le champion d’Afrique en titre, l’Algérie, dispute son deuxième match de la compétition, quelques jours après son nul contre la Sierra Leone. À Tsinga, deux écrans projettent la rencontre à partir de 20 heures. Un peu partout, des stands proposent au public boissons et nourriture.

Mbelle Chimène, cuisinière, tient l’un d’eux avec sa petite sœur et une amie. Elles répondent présentes tous les jours et proposent viandes et poissons braisés. Après une semaine de compétition, « ça se passe bien », assure Mbelle Chimène, entre deux grillades.

D’ordinaire, la jeune femme propose sa cuisine en livraison. La CAN et la fan-zone lui offrent une visibilité et une clientèle nouvelles. Une aubaine pour Mbelle Chimène, qui aimerait ouvrir un restaurant. « J’aime la cuisine, et le football aussi. Mais attention, j’ai mes préférences », confie-t-elle. Bien sûr, la sélection camerounaise truste la première place.

Chamailleries bon enfant

20h45 : toujours 0-0 entre l’Algérie et la Guinée équatoriale. Les commentaires télévisés se taisent et la musique sort des baffles. Pendant le quart d’heure de pause, les occupants de la fan-zone vont écouter le makossa d’Émile Kangue, grande figure de la musique camerounaise.

Puis, le match reprend. Les minutes défilent quand soudain, les Fennecs encaissent un but. Les spectateurs ont beau être Camerounais, beaucoup choisissent un camp. Les pro-Guinée équatoriale jubilent, ceux qui soutiennent l’Algérie rouspètent. Emmanuel, employé dans le bâtiment, compte parmi ces derniers.

Quand l’arbitre annule un but de Youcef Belaïli dans les dernières minutes, Emmanuel se chamaille à grands cris avec les supporters du Nzalang Nacional. Personne n’est d’accord, mais tout cela se termine dans les rires.

« Cette CAN, c’est énorme »

D’accord, la défaite des Algériens agace Emmanuel. Mais au fond, lui soutient avant tout les Lions indomptables. Avec cette CAN, quand il n’est pas au stade, Emmanuel vient à Tsinga presque chaque soir. « Cette fan-zone est une très bonne idée. Ça permet de partager des émotions », assure-t-il, friand de « beau football ».

À ce titre, Emmanuel a adoré les deux premiers matches de la Sierra Leone. Le match nul obtenu plus tôt contre la Côte d’Ivoire dans le temps additionnel (2-2) l’a ravi. Dans la fan-zone, l’ambiance était « euphorique », jure-t-il : « Je souhaiterais tellement les voir aller jusqu’en demi-finales ! C’est incroyable, ce qu’elle fait pour sa première participation. »

« Des bons moments comme ça, on en n’a pas connu tellement au Cameroun. C’est vrai qu’on a eu le CHAN, mais ce n’était pas la même ferveur. Du coup, cette CAN, c’est énorme », savoure Emmanuel. Les trois prochaines semaines devraient le ravir.