En Belgique, une grève de la faim hors norme est observée par environ 430 sans-papiers qui ont cessé de s’alimenter depuis le 23 mai. Originaires pour la plupart du Maghreb, ils veulent être régularisés. Ces sans-papiers ont trouvé refuge dans une université et dans une église de Bruxelles.
Dans cette église du centre de la capitale, des dizaines de lits, les uns collés aux autres. Les 250 grévistes de la faim vivent leurs journées au ralenti.
Les pompiers auscultent une femme, profondément épuisée. « Nous intervenons ici tous les jours. C’est un peu trop, mais c’est normal », dit l’un d’eux.
Originaire du Maroc, Mohamed est arrivé en Belgique il y a 11 ans avec un visa universitaire. « On met notre corps en danger pour une vie meilleure, commente-t-il. Moi, j’ai perdu 13 kilos et il pourrait y avoir des séquelles et des conséquences irréversibles sur le corps humain. »
Après 43 jours sans s’alimenter, Fatima a, elle aussi, perdu une dizaine de kilos. Mais elle ne compte pas baisser les bras. « On va continuer notre lutte jusqu’à la mort ou jusqu’à ce qu’on obtienne une carte d’identité », assure-t-elle.
Au sujet de cette grève de la faim, le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration évoque un « chantage » auquel il ne cédera pas. Sammy Madhi assure que les éventuelles régularisations seront traitées au cas par cas.