Décès Kolelas : le mystérieux itinéraire de l’avion-non médicalisé avec une drôle d’escale à Ndjamena

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Denis Sassou-Nguesso était-il bien intentionné à l’égard de Guy Brice Parfait Kolelas quand il a autorisé son évacuation médicale en France ? Ceux des militants du parti UDH-YUKI qui pensent que l’occasion était trop belle pour liquider, définitivement, leur leader, n’ont pas du tout tort de le croire. Pour les raisons suivantes :

1°) Chose curieuse : l’avion affrété pour transporter le malade Kolelas qui était déjà un mort-vivant n’était pas du tout médicalisé. C’était un simple petit avion fourgon de type Falcon 100 loué sur le marché le plus primaire.

2°) L’autonomie de vol de ce petit avion n’était que de trois heures, ce qui le forçait à faire au moins deux escales. Une situation très inconfortable au regard de la gravité de l’état  du grand malade Kolelas.

3°) Pour transporter Kolelas, ce petit avion a dû faire escale (d’abord et avant tout) à l’aéroport d’Ollombo (Oyo), village natal du dictateur congolais. Cet itinéraire au départ était non prévu et la famille Kolelas l’ignorait totalement.

4°) Pourquoi cet escale d’Ollombo (Oyo) a-t-il été ajouté si le président Sassou ne nourrissait pas d’intentions maléfiques à l’endroit de son « fils » Kolelas ?

5°) Le Falcon 100 non médicalisé a atterri, par la suite, à N’Djamena et à Alger pour des raisons de ravitaillement. Cependant, l’escale d’Alger a été fatal pour Kolelas car les mauvaises conditions du voyage l’ont placé dans un coma qui n’a pu être jugulé ni par le médecin français (venu de France) présent dans l’avion, ni par le médecin de Kolelas qui l’accompagnait depuis Brazzaville.

Selon le parquet de Bobigny, le décès de Kolelas a été constaté le 22 mars à 1h40 (00h40 GMT) alors que l’avion qui le transportait depuis Brazzaville avait atterri au Bourget à 1h35. Epouse de Guy Brice, Nathalie Kolelas était à bord de l’appareil. Toujours selon le parquet de Bobigny, « L’autopsie réalisée le 23 mars a conclu à une insuffisance cardio-respiratoire due à une pneumopathie diffuse sévère bilatérale compatible avec la constatation médicale congolaise de Covid 19, la contamination au virus SARS-CoV-2 étant confirmée par la virologie moléculaire ». L’autopsie du médecin-légiste ne fait état d’empoisonnement nulle part. Ce rapport paraît suspect.

Pour lever tout doute, la famille Kolelas (qui seule a intérêt à agir) doit désigner un avocat pour demander une contre-expertise. La famille a droit de savoir de quoi est mort son digne fils. Cet avocat saisirait, dans l’urgence, le doyen des juges du tribunal de Bobigny afin qu’il désigne un juge chargé de mener une enquête totalement indépendante de celle du parquet (qui est sous l’autorité du ministre de la Justice). Cette nouvelle enquête (cette fois indépendante) permettrait de faire toute la lumière sur les raisons de la mort de Kolelas, le pourquoi et le comment des négociations entre les pouvoirs congolais et français ayant conduit à la location d’un avion non médicalisé devant transporter un opposant qui était (pourtant) entre la vie et la mort. Cette enquête indépendante devrait, aussi, permettre de connaître les interférences politiques entre le pouvoir congolais d’une part et le pouvoir français d’autre part (Elysée, Quai d’Orsay, garde des Sceaux français).

Ainsi, les Congolais qui se demandent pourquoi l’avion ayant décollé de Brazzaville a fait, d’abord, escale à Ollombo (Oyo), escale qui n’était nullement technique ni nécessaire, et qui soupçonnent, dangereusement, Sassou d’avoir « liquidé » selon ses méthodes habituelles, ce jeune leader politique qui aurait pu contester son plébiscite de 88,57% s’il n’était pas mort, auraient une juste réponse à leur question.