Le Ministère congolais de la Défense nationale a organisé le contrôle des militaires et gendarmes dont les soldes sont domiciliés dans les banques de Brazzaville dans un premier temps. Il ressort des résultats dudit contrôle que certains comptes doivent faire l’objet d’un contrôle plus approfondi.
Le Ministère de la Défense nationale a donc procédé au blocage des comptes et avoirs de six cent quarante-neuf (649) agents.
Après des pratiques manifestes de fraudes en tous genres impactant la solde dans les Forces Armées congolaises, une parade a été activée en août 2018.
Le commissaire en chef de première classe, Alain Eugène Aignan Mpara, a annoncé à la presse que le Centre autonome de décompte de la solde (CADS) apportera les changements attendus dans le traitement de la solde des militaires et gendarmes.
Ce centre est doté d’un logiciel calculateur de solde, sécurisé par un certain nombre d’éléments, entre autres, la capacité de recherche des informations pour déceler les éventuels voleurs de primes.
Ce logiciel permet de réduire les fraudes de soldes, donc les pertes des recettes de l’État, en nettoyant le fichier des fictifs et des décédés pour lesquels certains officiers percevaient indûment le salaire.
Le projet CADS a comme objectif principal le suivi et la maîtrise de la masse salariale du Ministère par la connaissance des effectifs soldés militaires et gendarmes, à travers la gestion de proximité des ressources humaines qui produisent les unités en fonction des situations mensuelles des effectifs renseignés.
Le logiciel permet aussi de simuler diverses projections budgétaires sur les soldes par exemple l’incidence financière suite aux différentes promotions aux grades.
Il ne saurait y avoir de bonne gouvernance sans une maîtrise des effectifs de la fonction publique.
L’arnaque la plus répandue au Congo consiste à usurper l’identité d’une personne décédée, un membre de la famille profitant alors des lourdeurs administratives pour s’octroyer le salaire du disparu. Les indélicats ont des profils variés : agent public recruté une seconde fois, voire plus, sous une autre identité, médecin fonctionnaire assidu à son poste en clinique privée et invisible à l’hôpital public, officiers et sous-officiers des corps habillés, enseignant… Ils sont plusieurs à profiter d’un système de gestion approximatif et archaïque.
Chaque année, les fonctionnaires fantômes coûtent plusieurs milliards de FCFA au pays.
Au Congo Brazzaville, voulant s’attaquer aux fantômes militaires, l’ancien ministre des Finances, Roger Rigobert Andely, demanda à sa hiérarchie de lui fournir la liste intégrale des effectifs de l’armée. Mais, cette liste ne lui avait jamais été transmise jusqu’à son départ du gouvernement.
Qu’à cela ne tienne, son successeur, Pacifique Issoibéka, parvint à économiser 29 milliards de francs cfa en 2009 dans sa lutte contre les employés fictifs de la fonction publique congolaise.